Après le groupe Panzani et les œufs, l’association de protection animale avait choisi une autre cible dans le domaine agroalimentaire : l’entreprise Hénaff. Il y a quelques semaines, L214 qui milite auprès des consommateurs pour les convaincre d’arrêter de manger de la viande, avait diffusé une vidéo tournée dans deux élevages porcins fournissant le groupe breton.
« Scandalisés et heurtés »
Cette vidéo a « vivement éprouvé l’entreprise, dénonce le groupe Hénaff. Cette campagne a été suivie de nombreuses agressions verbales et écrites à l’encontre de nos salariés, d’une violence inédite pour les personnes qui y ont été confrontées. Cette opération est disproportionnée et nous sommes scandalisés et heurtés par ces pratiques.
L’entreprise n’a pas cédé face à cette « vidéo accusatrice [qui] est un montage d’images isolées qui se focalise sur des situations de souffrance animale, sans montrer l’action des éleveurs et des vétérinaires pour endiguer cette souffrance. La superposition de ces images, très choquantes pour tous, laisse à penser qu’il s’agit de la normalité, du quotidien dans les élevages et que la souffrance est volontaire. »
« Pas la réalité des élevages »
« Après vérification auprès des groupements d’éleveurs, l’entreprise Hénaff confirme que certaines de ces images viennent d’élevages la fournissant, détaille le communiqué. Cependant, et après les inspections diligentées par les services de l’État, les groupements d’éleveurs sont en mesure d’affirmer que ces images ne reflètent pas la réalité des élevages. »
L’entreprise rapporte que faisant suite à la visite des services de l’état (DDPP), « aucun des deux élevages n’a été suspendu. L’un des deux élevages est même considéré comme très bien tenu. » Et d’annoncer qu’elle travaille depuis plusieurs mois la refonte de son cahier des charges, se défendant par avance face à ceux qui l’accuseraient de prendre des décisions à la suite de la diffusion de la vidéo de L214.
Hénaff ne livre pas de détail sur ce nouveau cahier des charges. L’entreprise dit ne pas vouloir « tomber dans la tentation d’effets d’annonce prématurés et souhaite valider certains points avant de le présenter. À très court terme, en coordination avec les groupements, l’ensemble des élevages approvisionnant l’entreprise va être audité. »