Pour des soins palliatifs, des plaies, une grossesse à risque, la surveillance d’un bébé prématuré, une chimiothérapie, une antibiothérapie, de la rééducation, un suivi post-opératoire… l’hospitalisation à domicile, ou HAD, peut être une solution.

« Encore méconnue par les malades et par les professionnels de la santé, qui ne la prescrivent pas suffisamment, cette alternative permet pourtant d’éviter ou de raccourcir le séjour dans un établissement, tout en étant une hospitalisation à part entière et non juste des soins à domicile », soutient Régine Vigand, directrice de la HAD Lozère à Mende. Le matériel et les médicaments sont mis à disposition (lit médicalisé, potence, compresses, antidouleur…). Une surveillance et des actes de même qualité sont assurés 24 heures sur 24 par des soignants de l’hôpital, ou par des équipes libérales. « Si la personne fait déjà appel à un infirmier à domicile, celui-ci peut prendre en charge la HAD, c’est plus rassurant pour elle », précise Régine Vigand.

Par ailleurs, « si un patient a besoin d’un aidant pour cuisiner son repas ou faire des courses, nous vérifions si quelqu’un de son entourage est disponible avant de valider ce mode d’hospitalisation, explique la directrice. Mais en milieu rural, même si la famille est éloignée, la solidarité entre voisins est beaucoup plus présente qu’en ville, et elle permet davantage de HAD. »

C’est bon pour le moral

Être à la maison est plus confortable, le patient retrouve son contexte, ses repères, il est plus libre de manger ce qu’il souhaite, de faire ce qui lui fait plaisir… L’ambiance sera beaucoup moins anxiogène et fatigante, et cela se ressentira sur son moral et son rétablissement.

« Quand on est à l’hôpital, on a le statut de malade, souligne Régine Vigand. À la maison, on devient acteur de sa prise en charge, et c’est déjà un pas vers la guérison. À la suite d’un accident du travail ou pendant les soins pour un cancer, par exemple, les agriculteurs hospitalisés chez eux restent connectés à leur exploitation, donc plus actifs dans leur tête, et plus combatifs. »

Florence Mélix