«Sans l’association Airdie et la Fondation Raoul Follereau, je n’aurais jamais réussi à m’installer comme maraîcher ! », affirme René Rovira, qui cultive 4 hectares à Ponteilla, dans les Pyrénées-Orientales. En 2004, il se retrouve au chômage. Il décide, à trente-neuf ans, de changer de vie et commence à cultiver des légumes sur un petit terrain. Mais cela ne suffit pas à faire vivre sa famille, et il doit demander le RSA. L’Airdie, un organisme de financement solidaire, lui fait confiance et l’aide à s’équiper grâce à des microcrédits. L’association Terres vivantes lui apporte aussi son appui. En 2008, René monte une Amap avec des étudiants de l’université de Perpignan. « Je n’étais plus isolé sur mon exploitation, cela m’a beaucoup aidé », dit-il.
En 2011, l’agriculteur a l’occasion d’acheter 2,5 ha pour créer un verger. Mais il faut trouver 25 000 euros. L’Airdie l’aide à mobiliser un prêt de 8 000 € de l’État, et sollicite la Fondation Raoul Follereau, qui fait un don de 5 000 € pour l’achat des plants et du goutte-à-goutte. « Ce coup de pouce a convaincu la banque de financer le reste », note Tony Guérin, de l’Airdie. « En 2019, j’aurai fini de tout rembourser », poursuit avec fierté René, qui arrive aujourd’hui à vivre de son travail.
Écoute et solidarité
La fondation et l’Airdie lui apportent un accompagnement financier, mais aussi humain. « La fondation prend de mes nouvelles tous les ans. Quand ma pompe est tombée en panne, au début de l’été 2013, elle m’a soutenu avec un deuxième don, de 2 000 € », raconte René. Cette solidarité, il la développe à son tour en accueillant des stagiaires. L’un d’eux devrait s’installer bientôt à côté de son exploitation. « À la campagne, il y a des ressources pour créer des richesses et aider ceux qui cherchent à sortir de la précarité », constate Albane Lépine, de la Fondation Raoul Follereau, qui accompagne des actions de réinsertion par l’emploi en milieu rural.