La sclérose en plaques (SEP) touche plus de 110 000 personnes en France et, chaque année, 5 000 cas nouveaux sont diagnostiqués. 70 % sont des femmes âgées entre 25 et 35 ans. Cette maladie irréversible atteint le cerveau et la moelle épinière par poussées inflammatoires.

« Après la naissance de ma fille, en 2017, j’étais très fatiguée. Un jour, j’ai perdu de la sensibilité sur ma joue gauche », raconte Héloïse Bouvier, 27 ans, à la tête d’un élevage de chèvres laitières et de vaches allaitantes­ à Plessé, en Loire-Atlantique. Son médecin traitant demande l’avis d’un neurologue du CHU de Rennes. L’IRM montre une violente poussée de SEP.

« J’étais sur le point de reprendre l’exploitation familiale ainsi qu’une autre ferme avec mon associé. Dans la vie, on décide de vivre et on avance ou on arrête tout. Le diagnostic de la maladie ne nous a pas freinés », explique la jeune agricultrice. L’assurance de son emprunt bancaire est élevée et ne la couvre pas en cas d’accident, ni d’invalidité. « Il ne faut pas occulter la maladie mais anticiper les moments de profonde fatigue. Nous avons opté pour une salle de traite hyperfonctionnelle et des portails électriques à l’entrée des bâtiments », souligne-t-elle.

Une douzaine de traitements­ de fond

Héloïse bénéficie d’un traitement novateur « efficace et très confortable », par perfusion, deux journées par an à l’hôpital de Pontchaillou. De plus, elle se fait remplacer sur l’exploitation pour effectuer des tests de mémoire, de dextérité, des IRM et des analyses sanguines. « Je me dis qu’avec le progrès de la médecine, j’échapperais peut-être à une invalidité », poursuit-elle.

Depuis une vingtaine d’années, la prise en charge de la SEP s’améliore. « Nous n’avons pas de quoi guérir, mais une douzaine de traitements de fond diminuent le nombre des poussées, ce qui retarde l’arrivée du handicap, explique Emmanuelle Plassart -Schiess, chercheur et membre de la fondation ARSEP (1). Nous ne connaissons pas la cause de la maladie dans laquelle 200 gènes interviennent. Des études sont en cours pour déterminer si les pesticides ont une influence. » A. Valois

(1) Association pour l’aide à la recherche sur la sclérose en plaques : www.arsep.org