« On sort la tête de l’eau, mais pas assez pour renflouer nos finances après trois années noires », affirme Thierry Roquefeuil ce jeudi 15 mars, en clôture de la 74e assemblée générale de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à Vannes dans le Morbihan.
Le syndicat compte s’appuyer sur le plan de la filière laitière présenté à l’issue des États-généraux de l’alimentation (EGA) pour « une juste rémunération des éleveurs », grâce à « un socle de référence, ou standard de haute qualité du lait », et un projet de loi issu des EGA
« Pas d’automatisation du retour de la valeur »
Mais pour le syndicaliste, « le compte n’y est pas. Le projet de loi ne met aucune automaticité de retour de la valeur au producteur. Toute la responsabilité est laissée aux plans de filières, alors que les deux doivent être complémentaires. »
Thierry Rocquefeuil veut d’une loi « qui ne laisse pas place aux interprétations. On en a fait la mauvaise expérience avec la loi Sapin 2, qui prévoit un prix du lait prévisionnel moyen affiché dans les conditions générales de vente des transformateurs aux distributeurs. Cela a donné lieu à toutes sortes de prix, sans que l’on puisse y voir clair. Dans ce nouveau projet de loi, définissons des prix déterminés et déterminables. »
« Nous ne voulons pas d’un Mercosur bis »
Sur le plan international, le président de la FNPL estime que « les accords commerciaux que la Commission européenne et son président Jean-Claude Junker poussent avec le Mercosur ou l’accord avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont que des mirages. Je ne veux pas d’un Mercosur bis, avec ce futur traité Australie-Nouvelle-Zélande. Je le dis très fermement. »
Inquiet pour les possibles conséquences sur la filière laitière, il s’adresse directement à Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, présent dans l’assemblée. « Monsieur le ministre, je ne comprends pas l’intérêt de l’Europe de commercer avec les 28 millions d’habitants océaniens. Je comprends par contre très bien que l’Océanie souhaite s’ouvrir aux 500 millions de consommateurs européens. »
Et le ministre de répondre : « Nous sommes dans une position défensive dans les discussions en cours. Nous travaillons pour des accords équilibrés, et il ne vous aura pas échappé que les négociations sont pour l’heure suspendues, s’agissant du Mercosur. »