« Le report des abattages, observé en Allemagne depuis juin 2020, s’explique exclusivement par l’épidémie de Covid-19. Il y a un manque chronique de main-d’œuvre pour abattre les porcs disponibles en Europe du Nord. Le phénomène s’amplifie depuis juin dernier. Le pays abat actuellement 800 000 porcs par semaine, contre 950 000 en temps normal, soit un recul de l’activité de plus de 15 %.

Pour les éleveurs se pose la problématique de gérer les animaux devant rester dans les bâtiments. On peut parler de bulle qui explose. Le modèle allemand, basé sur des ateliers naisseurs qui vendent des porcelets à des ateliers d’engraissement situés à proximité des unités d’abattages est mis à mal. Les engraisseurs allemands ne rentrent plus de porcelets. La situation est particulièrement difficile pour les naisseurs, essentiellement situés en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark. Outre-Rhin se pose également la problématique du prix, qui s’est effondré avec l’arrivée de la fièvre porcine africaine en septembre dernier. Pour l’heure, la demande chinoise en vue du nouvel an a permis de tenir les cours européens. Outre-Rhin, ce contexte rempli d’incertitudes intervient alors que la filière a perdu près de 5 millions de porcs sur les cinq dernières années.
À terme, le pays pourrait passer de 160 à 120 % d’autosuffisance en viande porcine. »