«Je suis producteur de volailles de Loué et engraisseur de porcs label rouge pour un éleveur intégrateur du groupement Vallégrain. C’est lui qui m’a demandé, en avril 2016, de recevoir Stéphane Le Foll sur mon exploitation. J’accueille souvent des éleveurs et même des délégations étrangères, mais un ministre, c’était une première. J’étais plutôt fier d’avoir été choisi. Cela donne le sentiment de bien faire son travail.
La veille, j’ai très mal dormi
La journée était planifiée pour la fin mai et j’ai été sollicité pour les préparatifs. Les services de la DDT sont venus inspecter l’exploitation, voir les animaux. Des agents de la préfecture se sont déplacés ensuite afin de tout organiser : parking, cheminement des visiteurs, espace pour les discours et le déjeuner… Rien n’était laissé au hasard. Il a fallu que je place des marches à la sortie du bâtiment pour faciliter le passage des visiteurs. Puis, la gendarmerie s’est déplacée pour contrôler les points d’accès à la ferme. Nous étions dans une période tendue par la crise et j’avais eu comme consigne de ne pas parler de cette visite. Pourtant, quelques jours avant l’événement, des voisins m’ont averti qu’une manifestation se préparait pour accueillir le ministre. Ce n’était pas pour me rassurer, d’autant que je commençais un peu à stresser. La veille, j’ai très mal dormi.
Le jour J, j’ai fait mon travail aux aurores, puis tout s’est mis en place. Avec plusieurs véhicules de la gendarmerie stationnés à proximité des bâtiments, le service d’ordre était impressionnant. Les opérateurs de la filière ont apporté des tables et le nécessaire pour la restauration. Ma femme et mes enfants étaient là. Mon frère également. Les officiels et les journalistes sont arrivés vers 10 heures, puis ce fut le tour de Stéphane Le Foll. J’étais plutôt tendu, mais il m’a mis à l’aise en m’interrogeant sur mon travail. Je l’ai trouvé assez accessible et naturel.
Après la visite et quelques discours, les choses sont allées très vite. Les journalistes m’ont posé beaucoup de questions. Je regrette seulement de ne pas avoir eu davantage de temps pour discuter avec le ministre. Il est parti après le déjeuner et n’a finalement pas été chahuté. Ce fut une très belle expérience. Beaucoup de gens du secteur ont vu les articles dans les journaux et m’en ont parlé ensuite. C’est gratifiant. »