Cet été, il y aura encore moins de fruits sur les étals qu’en 2020, qui était déjà une petite année. Le Medfel (1), qui s’est tenu en mai, a permis de faire le point sur les dégâts du gel dans les vergers européens. Depuis, des épisodes de grêle ont encore réduit un peu plus le potentiel.

En abricot, avec une récolte européenne évaluée à 344 000 t, la baisse atteint 40 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La production devrait reculer de 23 % en Grèce, 31 % en Espagne et 37 % en Italie, où même les régions du Sud ont subi du gel. La France est le pays le plus touché, avec une chute des volumes attendue de 64 %. Dans la nuit du 8 avril, la température est descendue jusqu’à – 8 °C, et malgré la mobilisation des arboriculteurs, les dégâts ont été importants. La récolte ne devrait atteindre que 47 500 t, avec un déficit plus marqué en fin de campagne.

La récolte européenne de pêches et nectarines sera la plus faible des trente dernières années avec seulement 2,4 Mt, soit un recul de 36 %. En Espagne, le pays le moins touché, la baisse est seulement de 25 %. Elle atteint 45 % en Italie et 47 % en Grèce. En France, avec 119 300 t attendues, la chute, moindre que pour l’abricot, est malgré tout de 42 %.

Marché très dégagé

Avec les températures fraîches de mai, la production a pris du retard. La campagne devrait vraiment démarrer début juin pour l’abricot, et mi-juin pour la pêche et la nectarine avec des niveaux de prix encore plus élevés que l’an dernier. Mais en 2020, avec un prix moyen en rayon de 3,12 €/kg pour les pêches et les nectarines et de 3,67 €/kg pour les abricots, la hausse, respectivement de 19 et 30 % par rapport à la moyenne, n’avait pas freiné les ventes. En 2021, les prix en rayon seront sans doute encore plus élevés, sans que cela puisse compenser pour autant les pertes des producteurs. Mais sur un marché européen très dégagé, les ventes devraient rester fluides.

Frédérique Ehrhard

(1) Rendez-vous d’affaires de la filière fruits et légumes des pays méditerranéens.