Avec 8 kg engloutis par habitant chaque année, les Français font partie des plus gros mangeurs de pâtes au monde ! Selon une enquête de BVA datant de 2016 sur leur perception des enjeux de durabilité de la filière du blé dur, 85 % d’entre eux en mangent au moins une fois par semaine et 19 % tous les jours ou presque. Ils choisissent leurs pâtes d’abord pour leur format, puis pour leur composition et enfin pour le prix ou la marque.

Un consommateur prêt à payer plus cher

« Les personnes qui en consomment le plus sont aussi les plus engagées dans le développement durable, explique Régis Olagne, directeur de BVA Earth. La moitié est prête à payer un peu plus cher si on lui garantit que les pâtes sont fabriquées en France, voire dans sa région, avec du blé dur français et selon des modes de production respectueux de l’environnement. Le renforcement des pratiques durables est une opportunité pour la filière du blé dur, de nature à conforter l’attractivité des produits. Les pâtes peuvent même se présenter comme une alternative désirable à la viande. »

 

Dès lors, serait-il souhaitable de créer une démarche de type « qualité France » ? Rivoire et Carret et Alpina Savoie communiquent déjà sur du blé 100 % français. Il reste à trouver suffisamment de blé dur dans l’Hexagone pour développer la filière. « L’origine France est une sécurisation dans un monde de plus en plus imprévisible, reconnaît Bernard Skalli, PDG de Pastacorp (Lustucru, Rivoire et Carret). Cependant, nous possédons en France cinq semouleries et sept usines de pâtes, mais nous importons quand même 60 % de ce que nous consommons. »

Un plan de relance à conforter

« Nous avons pourtant tout, dans les terroirs français, pour retourner cette tendance et approvisionner toute l’industrie pastière, analyse-t-il. C’est pourquoi nous avons mis en place un plan de relance de la production de blé dur. L’objectif est d’atteindre 3 à 3,5 Mt par an d’ici à 2025, contre 1,7 Mt en moyenne ces cinq dernières années. » En 2017, La France a récolté 2,1 Mt de blé dur, soit 24 % de plus qu’en 2016, grâce à de très bons rendements à 57 q/ha en moyenne. Un bon début.