La France est en retard sur ses objectifs de neutralité carbone, de transition énergétique et les efforts à fournir seront lourds dans les décennies qui viennent. Tel est le constat de deux rapports sur le futur énergétique de la France à l’horizon de 2050. Le premier est signé RTE (Réseau de transport d’électricité), le second a été rédigé par l’association Négawatt. Au total, cela représente sept prospectives où l’énergie est décarbonée, avec une part de nucléaire variant de 0 à 50 %. Un des points communs de chacune de ces projections est la nécessité d’un développement des énergies renouvelables plus rapide, qui ne se fera pas sans le monde agricole, aujourd’hui à l’origine de 20 % d’entre elles.

Énergie thermique bas carbone

Au-delà de la production électrique issue des bâtiments et des terres agricoles, la production de chaleur renouvelable est cruciale pour la décarbonation du mix énergétique français. Les usages de la biomasse tels que le bois énergie, le biométhane et les biocarburants sont mis en avant. Le biogaz présente par ailleurs l’intérêt d’être est un des leviers de flexibilité pour compenser l’intermittence des autres énergies renouvelables.

Dans le scénario de Négawatt, la valorisation des résidus de cultures, des effluents d’élevage et des couverts végétaux serait généralisée « à la quasi-totalité des terres arables en 2050 ». Les conflits d’usage des sols sont également évoqués. RTE envisage un nombre d’hectares occupés par des panneaux solaires au sol en 2050 compris entre 50 000 et 250 000, selon les scénarios. Le gestionnaire de réseau met en balance ce chiffre avec le réseau routier, qui représente à lui seul plus d’un million d’hectares artificialisés. Négawatt privilégie une vision plus sobre en consommation d’énergie. L’emprise au sol du photovoltaïque en serait réduite.

Gildas Baron