Nos démocraties sont chahutées. Pêle-mêle dans l’actualité de ces dernières semaines, retenons l’Israélien Netanyahu empêtré dans des affaires de corruption, les délires de Trump tels que les décrit son biographe, le retour possible en Italie des acolytes de Berlusconi (lui-même inéligible), sans oublier dans l’Hexagone ce secrétaire d’État qui affirme qu’il n’y a que 50 SDF dormant dans les rues de Paris, les déboires familiaux des Le Pen, et les soucis de Mélenchon dans ses comptes de campagne… Sans oublier ce dérapage (contrôlé ou non ?) du président d’un parti, en l’occurrence Les Républicains, allant jusqu’à qualifier de dictature notre démocratie, qui n’est certes pas parfaite, mais tout de même ! On peut bénéficier du plus imposant cursus universitaire de l’élite française (normalien, agrégation d’histoire, énarque) et s’afficher comme un cynique mû par l’appétence du pouvoir…

Quant aux élèves de l’EM Lyon, une grande école de management, ils reçoivent là de biens curieux enseignements sur la politique. Est-ce bien en pratiquant de la sorte que l’on fera baisser les taux d’abstention aux élections ? Cela rappelle la férocité des années de la fin de la Troisième République. L’on pensait avoir progressé depuis. Reconnaissons qu’un Pierre Mendès France ou un Philippe Séguin, un Michel Debré ou un Jean-Pierre Chevènement, avaient une tout autre tenue. « On peut se rapprocher chaque jour davantage de la perfection démocratique, mais on ne l’atteindra jamais », écrivait Marc Sangnier en 1935. On espérait toujours faire mieux. Constatons aujourd’hui la régression.

Heureusement, il nous reste, pour nous consoler, l’élégance de champions comme Roger Federer, redevenu à 36 ans le numéro un mondial du tennis, et puis les performances en or de Martin Fourcade et des biathlètes français pour nous faire rêver, même parfois dans la difficulté. Exemples de sportivité dont devraient s’inspirer certains de nos hommes politiques !