On pourrait croire à un poisson d’avril et pourtant la start-up britannique Zelp (Zero Emission Livestock Projet ou projet d’élevage à zéro émission) planche bel et bien sur un dispositif de traitement des rots des vaches. L’objectif est de réussir à traiter le méthane qui s’échappe du rumen et à le transformer en gaz moins nocif pour l’environnement.

 

L’idée du concepteur, Francisco Norris, qui a grandi en Argentine sur une exploitation de vaches allaitantes, est d’équiper chaque bovin d’un petit boîtier adapté sur une boucle nasale. Selon Zelp, ce dispositif n’est pas plus lourd qu’une boucle anti-tétée et ne perturbe pas l’animal.

Oxyder le méthane

Lorsque la vache expire, le boîtier détecte la présence de méthane et active une chambre de micro-oxydation. La réaction chimique qui se produit dans cette chambre convertit le méthane en vapeur d’eau et en dioxyde de carbone. Ce dernier est aussi un gaz à effet de serre mais, selon Francisco Norris, son impact est nettement moins important que celui du méthane. Zelp annonce convertir ainsi 80 % du méthane rejeté à l’avant de l’animal.

Suivi de troupeau

Son boîtier, Zelp veut aussi l’utiliser pour la conduite du troupeau. En analysant la quantité de méthane produite par bovin, la start-up est capable d’identifier les animaux qui rejettent le moins de gaz à effet de serre et d’aider l’éleveur à sélectionner son troupeau selon ce critère. Le boîtier intègre aussi un GPS pour la géolocalisation. Toutes les informations sont transmises dans un cloud où elles sont conservées pendant toute la durée de vie de l’animal.

Gratuit pour les éleveurs

Zelp souhaite que ce boîtier soit gratuit pour les éleveurs. Son objectif est de créer une filière de qualité avec pour critère principal la faible émission de gaz à effet de serre. Avec ce dispositif, Francisco Norris espère que l’élevage traditionnel du futur pourra apporter une alternative crédible à la viande in vitro, qui utilise son faible impact sur l’environnement comme principal argument.

 

La start-up compte se rémunérer avec les crédits carbone qui seraient générés par chaque vache porteuse de ce boîtier. Une somme estimée entre 3 et 8 € par an. Encore en test, le dispositif devrait être commercialisé à partir de 2020.