En 2018, Aurélien Tissier, à la tête d’un troupeau de limousines avec ses parents, à Saint-Sulpice-le-Dunois, dans la Creuse, a testé le sable dolomitique pour économiser de la paille. « Il me manquait 50 t de paille à cause d’une mauvaise récolte de blé (échaudage au printemps) et de la sécheresse (affouragement du troupeau) », déclare-t-il. à la recherche de nouvelles alternatives, Aurélien a pris part à un essai conduit par la chambre d’agriculture, en partenariat avec la société Irribaren (1), pour évaluer l’intérêt de ce produit. « Le résultat a été satisfaisant. J’ai réalisé des économies de paille et j’ai évité un épandage d’amendement calcaire », observe l’exploitant.

15 % de paille en moins

En décembre 2018, avant l’entrée des animaux dans le bâtiment, Aurélien a épandu, avec un godet, 12 cm de « Dollit » dans une case logeant 24 vaches. « Il est important que le produit soit stocké dans un endroit sec », souligne Julien Vaisset, de la chambre d’agriculture. 

Au bout de huit à dix jours, de la paille a été ajoutée, puis tous les jours en fonction de la propreté des animaux. « En quatre-vingt-dix-sept jours, la case avec la dolomie a nécessité 12 t de paille, soit 15 % de moins que les espaces conduits avec de la paille seule, récapitule le technicien. Autrement dit, la consommation de paille s’affiche à 5,2 kg/vache/jour dans la case « Dollit » contre 6,1 kg, sachant que toutes les stabulations sont dotées d’un couloir raclé derrière les cornadis. Dans une case, la quantité de paille épandue est descendue à 4,2 kg/vache/jour, car Aurélien a aéré la litière (en passant avec un cultivateur attelé au tracteur) alors que les animaux étaient bloqués au cornadis.

« Le coût de production de la tonne d’effluent brut est plus élevé avec la “Dollit” », ajoute Pascal Devars, de la chambre d’agriculture. En « 100 % paille », il est de 12,78 €/t, avec un produit acheté 73 €/t. Dans le cas du mélange « sans aération », le coût est de 16,1 €/t, et de 15,41 €/t « avec aération ». La « Dollit », dont le prix dépend du transport, était livrée à la ferme à 28 €/t. « La valeur fertilisante de la litière mélangée est toutefois plus intéressante, ajoute Julien Vaisset. Le fumier “Dollit” est quatre fois plus riche en CaO et six fois plus riche en MgO que celui “100 % paille”. »

« Nous avons constaté des différences de température sur le couchage en fonction des produits, ajoute Aurélien. Avec la “Dollit”, le thermomètre affichait 4 °C de moins qu’avec la paille seule. C’est un atout pour limiter le développement des bactéries. »

(1) La société commercialise un sable dolomitique (Dollit) qui comprend 28 % de CaO et 18 %de MgO brut.