L’efficacité des plaquettes de bois a fait ses preuves depuis longtemps dans les exploitations allaitantes du Grand Massif central. Fréquemment employé sur les aires de couchage des bovins (La France agricole des 19/09 et 18/10/2018), ce produit est utilisé pour les brebis et les agneaux (30/08/2018) ou pour garnir les logettes creuses des laitières (05/11/2015). On le retrouve sur les zones piétinées autour des râteliers ou les aires d’exercice extérieures pour stabiliser l’accès aux fourrages, mais aussi sur les chemins.

« Réaliser des plaquettes (de 3 à 5 cm) à partir du travail d’entretien des haies et des bois permet de valoriser la biomasse et de renforcer l’autonomie, souligne Thierry Roche, de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. De nombreux éleveurs ont adopté cette pratique. Elle est une alternative crédible, mais pas un produit de substitution total à la paille. »

Les exploitants auvergnats constatent que les animaux apprécient autant, voire plus de se coucher sur des plaquettes que de la paille. Selon les témoignages recueillis, ce type de litière ne les blesse pas. Il ne reste aucune épine sur les plaquettes après broyage. Contrairement aux idées reçues, le bois ne se coince pas dans les sabots et ne provoque pas de boiteries. Les bêtes ne le consomment pas, même si les veaux le lèchent parfois. Sur le plan sanitaire, aucun constat négatif n’a été observé. Les problèmes de mammites et de gros nombrils seraient a priori plus limités. Il y a souvent moins de mouches et d’ammoniac.

Bonne dégradabilité

« Au champ, la dégradabilité est satisfaisante », précise Thierry Roche. La valeur fertilisante du fumier 100 % plaquettes est semblable à celle d’un compost, selon les résultats d’une plate-forme de démonstration conduite avec l’Inra de Theix, à Saint-Genès-Champanelle, durant la campagne 2018-2019. Elle assure la couverture des besoins en phosphore et en potassium des prairies, même intensives. Il y a moins d’écoulement de la fumière et d’odeurs. À l’intérieur du tas, la température mesurée en avril 2019 atteignait 72 °C, ce qui est intéressant pour l’hygiénisation de l’effluent, notent les experts. Les plaquettes se sont bien dégradées malgré une année sèche. La production d’herbe a été satisfaisante sur les bandes épandues.