Une journée technique dédiée au gène sans cornes, c’est le signe du succès que rencontre ce caractère auprès des éleveurs ces dernières années. L’évènement se déroulait le 25 avril dernier à Chénérailles, dans la Creuse, à l’initiative de Dominique Loulergue et Pascal Josse, les présidents des syndicats de races charolaise et limousine du département, avec l’appui de la chambre d’agriculture. C’était l’occasion pour les techniciens des herd-books de détailler le travail de sélection accompli depuis vingt ans par les deux races. Si au départ les morphologies des veaux sans cornes étaient décevantes, elles ont rattrapé le retard qu’elles avaient sur les animaux standard. Il arrive même que les sans cornes brillent dans les concours et remportent des prix. Daniel Peyrot, sélectionneur de limousins, et convaincu de la première heure par l’intérêt de ce gène, a vendu un de ses taureaux sans cornes, Hercule, 15 000 euros à une vente aux enchères à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, en 2013. Aujourd’hui, les performances de ses animaux sans cornes en termes de croissance devancent celles des cornus (voir page suivante).
L’engouement pour le caractère tient au fait que l’écornage représente une corvée pour les éleveurs, sans compter que la manipulation comporte toujours le risque de prendre un coup. Dans un contexte d’augmentation de taille des troupeaux, l’absence de cornes représente donc un gain de temps appréciable. C’est également un critère favorable au respect du bien-être animal, ce qui lui confère un atout considérable dans une société aux aguets des bonnes pratiques d’élevage.
Marie-France Malterre