Ce week-end s’ouvrent les 23es Jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang. Au-delà des performances sportives, cette édition sera placée sous le signe de l’exploit technologique, puisque les Sud-Coréens y testeront pour la première fois la 5G. Au cœur des montagnes du pays du matin calme, les spectateurs pourront suivre les épreuves sous de multiples angles de vue depuis leur smartphone. Et au même moment, en France, il sera toujours impossible de téléphoner en mobilité ou de télécharger un formulaire administratif sur internet dans de nombreuses communes rurales, où recevoir la 3G tient là aussi de l’exploit.
La fracture numérique est réelle chez nous et l’Arcep, le gendarme des télécoms, estime que 541 communes sont en zone blanche, c’est-à-dire privées de tout réseau. Et encore, cette statistique ne prend en compte que les centres-bourgs. Lassés, certains s’organisent pour activer un plan B, avec internet par satellite ou par radio.
Forcer la main des opérateurs
Pourtant, le gouvernement a déclaré l’accès au réseau droit fondamental, au même titre que l’accès à l’eau courante et à l’électricité. Mais quand ces deux commodités se sont développées dans les campagnes, elles dépendaient d’un service public. Internet et la téléphonie mobile sont aux mains d’opérateurs privés, ce qui complique la tâche. Heureusement, le gouvernement a un atout dans sa manche : c’est lui qui délivre, à prix d’or, les licences d’exploitation des fréquences. Contre la promesse de ne pas augmenter le coût des licences, l’État a obtenu des engagements de la part des opérateurs pour la couverture internet et voix de ces zones peu rentables. Le fameux « et là, tu m’entends ? » ne sera peut-être bientôt qu’un mauvais souvenir.