«Augmenter la production de lait ? Ce n’est pas mon objectif. Cela nécessiterait de revoir trop de points, notamment le système de traite. Il faudrait diminuer l’élevage allaitant, qui utilise des surfaces herbagères que ne pourraient pas valoriser les vaches laitières. »
Sébastien Lecoustey mène un troupeau de 85 à 90 vaches de race normande à Villebaudon, dans la Manche. Il élève aussi un troupeau naisseur de 60 vaches blondes d’Aquitaine. Les projets pour se développer et faire face à la baisse de prix du lait ont plutôt consisté à exprimer au maximum le caractère mixte de la race locale. Cela passe, depuis des années, par l’engraissement de tous les mâles normands en bœufs. Depuis dix-huit mois, il engraisse aussi toutes ses vaches de réforme.
Un mois de tarissement
« Pour engraisser une vache, je prends le temps de bien la tarir, sans quoi elle aura tendance à développer des mammites et valorisera mal son aliment d’engraissement, souligne Sébastien. Je compte un mois. Pendant le tarissement, je mets les réformes au pâturage, le plus souvent dans le même lot que les taries gestantes, avec de la paille et du foin au râtelier. Ensuite, je les vermifuge et je les rentre en box d’engraissement. J’en ai en moyenne cinq à six sur la ferme et trois qui partent à l’abattoir chaque mois. »
Sébastien vise un engraissement rapide à l’auge en 60 jours. « Avec 420 bovins présents en permanence, l’engraissement à l’herbe me poserait des problèmes de chargement à l’hectare, des soucis d’organisation du travail et, surtout, entraînerait des résultats techniques médiocres. Des vaches qui, comme les miennes, ont été nourries en cours de lactation avec un aliment riche tel que l’ensilage de maïs ont ensuite du mal à valoriser l’herbe. »
La ration d’engraissement, la même que celle des bœufs, coûte environ 1,30 €/jour. Elle était jusqu’à présent constituée d’ensilage de maïs, d’ensilage d’herbe, 1 kg foin, 50 g de sel, 150 g de minéraux, 3 kg d’orge et 1 à 1,2 kg de tourteau de colza. Pour réduire ces coûts, Sébastien a remplacé l’orge et une partie du tourteau de colza par de la fibre de blé (à plus de 20 % de MAT) à hauteur de 5 kg. Certains animaux particulièrement bien conformés ont le droit à une ration « de luxe », complémentée à base de luzerne, de pulpe et de tourteau de lin.
En moyenne, Sébastien fournit des bovins de 8 ans à 410-430 kg classés O+ mais ils partent à des âges très différents selon les causes de réforme.