En 2016, sur 2 560 montbéliardes revendues maigres à des engraisseurs, 76 % provenaient de la zone de production AOP Comté. « Nos premiers tests ont donc porté sur des finitions sans ensilage (interdit par le cahier des charges AOP), expose Olivier Billerey, technicien de la coopérative. Depuis 2014, nous développons également des essais avec ensilage, à destination des éleveurs conventionnels. »

À l’exception d’un premier test effectué au pâturage, les essais sont menés en bâtiment. Au moment de la mise en place, les animaux sont taris et traités contre les parasites. « Nous apprenons au fur et à mesure et nous adaptons notre technique, explique Olivier Billerey. La première année, en « conventionnel », nous avons introduit l’ensilage trop tôt et nous avons observé des remontées de lait occasionnant des mammites. Depuis, nous avons opté pour une période de transition de cinq semaines durant laquelle les animaux n’ont accès qu’à de la paille, du foin et de l’eau. » Lors de la finition proprement dite, les animaux reçoivent de l’ensilage à volonté (deux tiers de maïs et un tiers d’herbe). Ils sont complémentés avec 1,5 kg de tourteau à 42 % de protéines au démarrage, pour monter à 4 kg d’aliment à 14 % de protéines. Cette phase dure entre 95 à 105 jours.

En système sans ensilage, la ration se compose de foin, de céréales, de tourteaux et de co-produits.

Un coût de 70 à 120 € par vache

« Les résultats sont tout à fait corrects », estime Olivier Billerey. En système ensilage, la mortalité est très faible (de 0 à 2 % par an) et toujours accidentelle. Dans les deux systèmes, les animaux gagnent en moyenne entre 93 kg et 117 kg de poids vif et leur état d’engraissement s’améliore de 1 à 1,5 point.

Le coût de l’aliment (hors fourrages) varie de 70 à 120 € par animal selon le type de rationnement et le poids initial. Malgré ces résultats encourageants, convaincre les éleveurs s’avère compliqué, surtout lorsque les cours de la viande sont bas. « Mais nous allons poursuivre notre travail pour trouver des points d’amélioration. Notre priorité est de diminuer le coût du rationnement, tout en maintenant de bons niveaux de performance », conclut Olivier Billerey.