Les acteurs du marché s’attendent à une forte compétitivité de la part des blés russes, « malgré une nouvelle progression des cours au cours de la semaine passée dans le bassin de production de la mer Noire », selon une note du cabinet Agritel.

 

« En termes de compétitivité, on n’est pas complètement dans les choux parce que le prix russe revient sur ses plus hauts niveaux de campagne, mais le blé français ne part pas clairement en “pole position” sur cet appel d’offres, parce qu’il n’est pas assez compétitif », estimait Nathan Cordier, analyste d’Agritel.

 

Si les chances semblaient minces, donc, pour les marchandises françaises, de convaincre l’autorité publique d’achat égyptienne, « il y a quand même une marge de négociation et de prix qui est assez large », notait Nathan Cordier.

 

Bruxelles a publié lundi soir de nouveaux chiffres sur le suivi hebdomadaire des flux physiques de céréales au 8 décembre 2019. Selon ces données actualisées, les exportations de blé tendre de l’Union européenne rebondissent à 806 439 t (contre 366 771 t la semaine précédente et 561 800 t d’objectif hebdomadaire), pour un cumul de près de 12 Mt, contre 7,33 Mt au même stade l’année dernière.

 

Dans le détail, la France atteint 3,64 Mt (+501 000 t), et conforte son statut de leader des exportateurs européens devant la Roumanie, à 2,65 Mt (+66 800 t).

 

Concernant d’éventuelles conséquences des mouvements sociaux en France sur les chargements, « c’est encore compliqué à mesurer », notait Nathan Cordier. Il évoquait toutefois, en plus des trains annulés par la SNCF faute de conducteurs, des mouvements de grève des dockers dans les ports de Rouen et de La Pallice : « Pour l’instant, ça ne semble pas problématique, mais au vu du programme de chargement qu’on a en décembre, si cette situation venait à perdurer, ça pourrait commencer à être un problème », concluait Nathan Cordier.

 

Aux environs de 18h00 sur Euronext, la tonne de blé reculait de 0,50 euro sur l’échéance de mars, à 182,75 euros, et de 0,25 euro sur celle de mai, à 183,35 euros.

 

La tonne de maïs, quant à elle, était stable sur janvier, à 165 euros, et reculait de 0,25 euro sur l’échéance de mars, à 167,75 euros.

 

Mardi soir, les opérateurs seront à l’affût d’éventuelles surprises dans le prochain rapport mensuel de l’année du ministère américain de l’Agriculture.