Ça y est, le « shutdown » est temporairement levé ! Les opérateurs sont désormais dans l’attente de la publication du rapport de l’USDA prévu vendredi 8 février.

 

De ce côté-ci de l’Atlantique, après un mouvement de rebond de l’euro face au dollar (en raison de la décision de la FED de ne pas augmenter les taux d’intérêt dans un contexte de ralentissement économique), la monnaie communautaire repasse sous la barre de 1,15 face au dollar en cette fin de semaine. « Les cours des céréales ont d’ailleurs connu un mouvement de repli, s’ajustant ainsi àl’évolution de la parité. La compétitivité retrouvée vers l’exportation des origines européennesest en effet un élément à conserver en cette seconde partie de campagne où les origines russes connaissent une progression des prix », analyse Agritel.

Blé : la Russie freine ses exportations

Bien que la France (180 000 t de blé français) et la Roumanie aient remporté un appel d’offres du Gasc égyptien, « la Commission européenne communique désormais sur un potentiel à l’exportation à 18 Mt de blé, soit une baisse annoncée de –10 % par rapport aux estimations initiales », poursuit le cabinet.

 

Si la capacité de la France à décrocher des affaires supplémentaires est fortement conditionnée par la géopolitique (parité euro/dollar), la baisse du coût du fret est aussi impactant. D’ailleurs, on parle de cette grève des transports non réprimée par Poutine en Russie. « Le ministère de l’Agriculture russe a estimé la production de blé à 66 Mt la semaine dernière alors qu’on est tous entre 75 et 77 Mt à date. Il est peut-être en train de tenter de freiner les exportations russes qui vont trop vite. Il y a différentes façons : mettre 3 semaines à 1 mois au lieu de 3 jours à délivrer les certificats d’exportation ; la grève des transports serait-elle la bienvenue en ralentissant les flux de marchandises vers les ports ? », s’interrogeait Michel portier, CEO d’Agritel le 31 janvier lors de la journée matières premières de l’Aftaa.

 

En effet, à mi-parcours de campagne, la Russie a déjà exporté deux tiers des 35-36 Mt prévues ! Cette suprématie – avec les contrats vers pays tiers… – sur le marché mondial s’explique notamment par l’écart de prix départ ferme : 80-90 €/t pour la Russie contre 140 €/t pour la France.

 

Le ralentissement des exportations est d’une part, ponctuel et, d’autre part, conjoncturel. Mais il y a une vraie volonté politique de se développer pour la Russie. Les surfaces disponibles pour l’agriculture sont d’ailleurs en augmentation (avec l’aide de Trump et son déni du réchauffement climatique). Aussi, si l’Algériesemble être encore une destination réservée à la France, notamment en raison des grains punaisés d’origine mer Noire qui – pour le moment – ne répondent pas aux attentes du client, cette destination exclusive pourrait certainement être vouée à disparaître.

Orge : rien de plus du côté de l’Arabie Saoudite

L’époque bénie où l’Arabie Saoudite importait des quantités élevées d’orge pour nourrir son cheptel semble être révolue. Riyad reste toujours en retrait.

Maïs : l’Europe importe de plus en plus

L’Union européenne reste un gros importateur de maïs. « La Commission révise ainsi de +1,5 Mt les perspectives d’importations de maïs, avec désormais un volume annoncé sur la campagne à 20 Mt, explique Agritel. Même si les prix se raffermissent quelque peu au départ de la mer Noire, la pression des importations dans l’Union européenne reste vive et limite les ventes de maïs français vers nos voisins européens. »

 

À l’approche de la clôture sur Euronext, la tonne de blé était stable sur l’échéance de mars, à 204,25 euros, et progressait de 25 centimes sur celle de mai, à 205,50 euros.

 

La tonne de maïs perdait 50 centimes d’euro, à 177,25 euros, sur l’échéance de mars, et 25 centimes sur celle de juin, à 180,50 euros.