Le président américain s’est dit « ravi » d’annoncer un accord « historique » le jour anniversaire de la victoire des Alliés en 1945. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est joint par téléphone à une conférence de presse dans le Bureau ovale, et a lui aussi salué un « jour historique ».
Bœuf contre voitures
Donald Trump a assuré que le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains, « en particulier pour le bœuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs ». Depuis Londres, Keir Starmer a parlé d’un accord « extrêmement important » pour l’industrie automobile et la sidérurgie britanniques. En particulier, la surtaxe de 25 % imposée par les États-Unis sur les voitures importées sera réduite à 10 % pour les véhicules britanniques.
L’empressement des États-Unis à annoncer un compromis encore vague, et dont les détails restent à discuter, « révèle une volonté de plus en plus désespérée [du gouvernement Trump] de revenir sur les droits de douane avant qu’ils n’affectent la croissance et l’inflation », a estimé Paul Ashworth, économiste chez Capital Economics.
L’Union européenne dans le viseur
Le président américain a assuré qu’il n’exagérait pas la signification de l’accord, décrivant un compromis à la portée « maximale ». Les produits britanniques restent davantage taxés à leur entrée aux États-Unis qu’avant le retour du milliardaire à la Maison Blanche. Ils sont frappés, comme le reste du monde, par la taxe plancher de 10 % annoncée le 2 avril sur la plupart des marchandises importées aux États-Unis.
Le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, a d’ailleurs précisé dans la soirée que cette surtaxe de 10 %, qui se cumule avec les droits de douane précédemment en vigueur, était le meilleur scénario possible pour les partenaires commerciaux des États-Unis. « Le plancher de 10 %, c’est pour tous ceux qui ont des échanges équilibrés avec nous », comme le Royaume-Uni, a-t-il dit sur la chaîne de télévision CNBC, ajoutant que les droits de douane seront « probablement plus élevés » pour les pays qui exportent plus vers les États-Unis que l’inverse, comme l’Union européenne.
Le ministre Lutnick a aussi affirmé qu’il restait « beaucoup de travail » dans les négociations avec le Japon, l’Inde, la Corée du Sud et l’Union européenne, mais qu’il pensait parvenir à un accord avec tous d’ici le début du mois de juillet.
Des discussions avec la Chine ce week-end
Depuis son investiture en janvier, le président républicain, protectionniste convaincu, a lancé une guerre commerciale tous azimuts : nouveaux droits de douane sectoriels (+ 25 % sur l’acier, l’aluminium, l’automobile), droits de douane universels (les + 10 %), d’autres en gestation.
Des taxes encore plus lourdes étaient prévues pour les partenaires avec lesquels les États-Unis ont un déficit commercial. Donald Trump les a toutefois suspendues jusqu’à début juillet, sauf pour la Chine, dont les produits sont frappés par un taux de 145 %. Donald Trump a assuré que la Chine — avec laquelle des discussions commerciales sont prévues en Suisse ce week-end — était pressée de passer un accord pour que les échanges commerciaux puissent reprendre entre les deux pays.
Plus tard dans la journée du jeudi 2 mai, il s’est entretenu par téléphone avec le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz. Les deux hommes sont convenus, selon le gouvernement allemand, de mettre fin « rapidement aux différends commerciaux » entre les États-Unis et l’Union européenne. L’Union européenne a menacé le même jour de taxer pour 95 milliards d’euros d’importations américaines, dont les voitures et avions, en cas d’échec des négociations.