Avocat de John McKivison, Ron Miller a confirmé que les jurés de ce tribunal civil de l’État de Pennsylvanie? dans le nord-est des États-Unis, ont attribué à leur client 2 milliards de dollars de dommages, et 250 millions d’indemnités compensatoires. Le demandeur affirmait que son lymphome non-hodgkinien, un cancer du système lymphatique, était lié à l’utilisation du Roundup, dont le principe actif est le glyphosate. Bayer conteste la nocivité du glyphosate. Le groupe a indiqué à l’AFP son intention de faire appel de la décision.
Un « mauvais choix dans ce dossier »
Pour Ron Miller, Bayer a fait de « mauvais choix dans ce dossier ». « Le fait qu’ils n’aient pas cherché davantage à trouver un accord amiable est un mystère. » Le groupe a réaffirmé son intention d’aller au procès à chaque fois qu’il est attaqué au sujet des effets supposés du Roundup. Il a souligné avoir obtenu gain de cause dans plusieurs procédures récentes liées au Roundup, s’appuyant sur « des évaluations de régulateurs et de scientifiques qui continuent à considérer ce produit comme sûr ».
À la mi-novembre, le jury d’un tribunal du Missouri (centre des États-Unis), a infligé à Monsanto 1,5 milliard de dollars de dommages-intérêts au bénéfice de trois Américains qui avaient, eux aussi, imputé leur lymphome non-hodgkinien à des années d’utilisation du Roundup. Le groupe a également fait appel de cette condamnation.
Selon Bayer, 113 000 des quelque 165 000 procédures entamées contre Monsanto et liées au désherbant ont été résolues ou déclarées irrecevables, à ce jour. En juin 2020, le géant pharmaceutique et biotechnologique a conclu un accord amiable couvrant, selon l’entreprise, environ 75 % des 125 000 actions alors en cours.
La transaction prévoyait le versement d’une somme totale comprise entre 10,1 et 10,9 milliards de dollars. Bayer a aussi consacré 400 millions de dollars à l’indemnisation de personnes exposées à un autre herbicide, le dicamba, et 820 millions pour des contentieux liés aux PCB (polychlorobiphényles), polluants dits éternels. En 2021, l’entreprise a alloué 4,5 milliards de dollars supplémentaires à la gestion de ces procédures, portant le total de l’enveloppe à plus de 16 milliards.
Le glyphosate a été classé, en 2015, « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a indiqué n’avoir pas identifié de « domaine de préoccupation critique » chez les humains, les animaux et dans l’environnement de nature à empêcher l’autorisation de l’herbicide, tout en reconnaissant un manque de données.