« Toute amélioration du GMQ dans les deux premiers mois apporte un gain de production laitière en première voire deuxième lactation. À l’opposé, tout défaut de croissance, problème sanitaire et bien sûr mortalité va impacter le coût d’élevage », souligne Élodie Bourbonnais, conseillère référente génisse et qualité du lait chez Elvup (1).
L’enjeu du transfert d’immunité
Le plan lacté poussé consiste à apporter de manière renforcée du lait en quantité et qualité, pour maximiser la croissance et réduire les coûts. Au sevrage, le poids vif idéal est fixé à 100 kg à 60 jours. Le deuxième repère est de 200 kg à 6 mois, quel que soit l’âge au premier vêlage.
« Ce plan n’est pas adapté partout, poursuit la conseillère. Ce choix doit être réalisé en cohérence avec les objectifs et la situation de l’élevage. Le moindre grain de sable, notamment sanitaire, peut être préjudiciable ». Il doit par ailleurs correspondre aux contraintes de travail de l’éleveur.
Le premier enjeu porte sur le transfert d’immunité. « Le colostrum doit être récolté le plus rapidement possible, idéalement en moins de six heures, avise Élodie Bourbonnais. Les conditions d’hygiène et l’absence de délai jusqu’à la distribution évitent ensuite les contaminations et développements bactériens ». Les mesures permettant d’accroître et d’évaluer la qualité du colostrum sont tout aussi importantes.
Introduire le concentré au plus tôt
Dans un deuxième temps, des poudres riches à 25 % de protéines et 20 % de matière grasse associées à des quantités de poudre importantes (1 kg/jour) favorisent la croissance et le développement des tissus mammaires. La conseillère attire toutefois l’attention des éleveurs sur la composition de la partie protéique, avec un objectif à 60 % de protéines laitières pour une digestion plus lente.
Pour Élodie Bourbonnais, le sevrage est ensuite une étape cruciale. Afin de la préparer, elle conseille de réduire l’alimentation lactée pendant au moins 15 jours avant la date visée. Elle insiste également sur l’importance d’éviter les facteurs de stress tels que le changement de bâtiment ou encore les opérations d’écornage.
La spécialiste estime enfin que « les veaux ont besoin de constance ». Elle suggère de distribuer aux animaux un concentré adapté par son appétence et la taille de ses particules le plus tôt possible, ainsi qu’un accès à l’eau. Dans la même logique, la transition d’un concentré premier âge vers deuxième âge sera aménagée sur 15 jours à 3 semaines. L’apport de paille ou de foin participera également au développement du rumen.
(1) Association de conseil et services aux éleveurs basée dans l’Orne.