Réduire les émissions de méthane entérique des vaches laitières, est-ce possible sur la ferme au quotidien ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre la laiterie Bel, l’Association des producteurs de lait Bel de l’Ouest (APBO), la firme DSM-Firmenich, et l’Institut de l’élevage (Idele) en testant les effets du complément alimentaire Bovaer, élaboré par DSM-Firmenich.
Pour être effectif, il doit être ingéré quotidiennement par les vaches. Après deux mois d’essais dans cinq fermes membres de l'APBO, l’Idele a mis en évidence une réduction des émissions de méthane comprise entre 29 % et 42 % selon les élevages.
« Cette étude visait à confirmer la faisabilité pratique de distribution de Bovaer aux vaches laitières en conditions réelles d’exploitation. Et ce, selon différents types de ration et de modes de distribution », expliquent les partenaires du projet dans un communiqué de presse daté du 26 octobre 2023. Les cinq élevages sélectionnés pour le test pilote présentaient des modalités de distribution et d’alimentation différentes pour plus de représentativité.
« Des résultats à modérer »
« Bovaer a été ajouté à raison d’environ un quart de cuillère à café par jour dans l’alimentation des vaches laitières, avec pour effet de limiter certaines des réactions responsables de la production de méthane dans le rumen », précise le communiqué.
Les résultats de l’étude, menée en hiver de janvier à mars 2023, sont à modérer sur d’autres périodes de l’année. « Lorsque les vaches sont au pâturage, Bovaer ne peut pas être distribué. DSM-Firmenich travaille actuellement sur une forme de produit à libération lente dans le rumen. Elle devrait permettre au produit Bovaer d’être actif au cours des heures de pâturage. »
Le principe actif de Bovaer s’appelle le 3-Nitrooxypropanol ou 3-NOP. Il est déjà étudié depuis plusieurs années et autorisé sur le marché européen depuis plus d’un an. D’après l’Efsa, il n’aurait pas d’effets négatifs sur la santé humaine ou animale, bien que seuls des essais de courte durée aient été menés.