« L’autonomie protéique de l’exploitation est passée de 45 à 65 % et notre productivité a atteint 9 627 litres de lait par vache à l’issue de ces trois ans », souligne Maxime Besselièvre. Installé à Gonneville-le-Theil (Manche) depuis dix ans, il s’est engagé dans le groupement d’intérêt économique GIEE Autonomie alimentaire du Cotentin en 2019.
« Aujourd’hui, je pense que nous sommes à l’optimum », confie l’éleveur de 30 ans. Maxime Besselièvre est un des deux associés du Gaec Le Botrel (un salarié, 100 hectares, 982 000 litres de lait produits). Il explique : « Nous avons ressemé de l’herbe pour améliorer la productivité des pâtures et développé les prairies destinées à la fauche. » Le Gaec a mis en place, sous couverts, des mélanges de graminées et de légumineuses différenciés suivant la destination. L’herbe fauchée est valorisée sous forme d’ensilage avec un rendement de 12 tonnes en cinq coupes. Les pâtures ont un rendement estimé entre 10 et 12 tonnes de matière sèche par hectare.
Un coût alimentaire maîtrisé
« En hiver, notre ration est désormais composée à plus de 50 % d’herbe », indique Maxime Besselièvre. Cette ration hivernale inclut de l’ensilage de maïs épis, aliment concentré en énergie introduit pour compléter une herbe riche en protéines. En période de pâturage du 1er mars au 1er novembre, l’éleveur distribue 5 à 6 kg de matières sèches de maïs et autant d’herbe.
Dans cette évolution, « être en Cuma nous a permis de maîtriser le temps de travail grâce à un matériel performant », souligne Maxime Besselièvre.
Du côté des résultats économiques en septembre 2022, le Gaec affichait un excédent brut d’exploitation de 137 000 euros et un coût alimentaire de l’atelier laitier de 122 euros les 1 000 litres. « Ce coût est maîtrisé ici, précise Fabien Olivier, conseiller de la chambre d’agriculture de la Normandie. À productivité équivalente, le coût alimentaire est souvent supérieur à 140 euros les 1 000 litres dans les fermes Inosys, un réseau d’élevages associant éleveurs et ingénieurs de l’Institut de l’élevage et des chambres d’agriculture. » Son investissement dans des prairies alimentaires de qualité, avec une matière azotée totale (MAT) de 16 à 19,8 suivant les dates de fauche pour l’ensilage d’herbe a notamment permis au Gaec de réduire l’apport de concentré de 150 g par litre de lait produit.
« Certains disaient que je n’arriverais pas à faire du lait avec de l’herbe », note Maxime Besselièvre. Les chiffres prouvent aujourd’hui le contraire.