Alors que la loi sur l'accélération des énergies renouvelables (AER) sera bientôt débattue à l’Assemblée nationale, la Confédération paysanne souhaite alerter le gouvernement. À quel sujet ? « Sur les dangers de l’agrivoltaïsme, une notion de marketing qui vise à légitimer un opportunisme foncier et financier dans un contexte économique et climatique difficile à supporter pour le monde paysan », explique-t-elle dans sa lettre ouverte diffusée à la presse ce 20 septembre 2022.

Ne pas « précariser » les agriculteurs

Dans sa lettre ouverte adressée au président de la République, le syndicat souhaite mettre en avant les effets « pervers » de l’agrivoltaïsme comme « l’artificialisation qui porte atteinte à la vocation nourricière de la terre, la précarisation des paysans et paysannes, la manne financière générant des conflits d’intérêts, perte de la qualité de vie au travail, dégradation des paysages, menace pour la biodiversité… »

Pour l'organisation syndicale, l’agrivoltaïsme a un « impact majeur sur les prix et la disponibilité du foncier, en contradiction avec votre objectif de doublement des installations de paysans et paysannes pour assurer le renouvellement des générations ».

Le président invité à la fête paysanne de la Confédération paysanne

Si elle dit être engagée dans la sobriété et la transition énergétique, la Confédération paysanne estime que cela ne doit pas se faire « sur la base d'un modèle financier au détriment des agriculteurs et agricultrices, habitants et habitantes des territoires ».

Pour faire  part de ses inquiétudes et de ses propositions pour que « la souveraineté énergétique ne se fasse pas au détriment de la souveraineté alimentaire » , le syndicat invite Emmanuel Macron, à la fête paysanne de la Confédération paysanne de la Nièvre ce samedi 24 septembre sur la ferme de Sylvain Ratheau à Cropigny, « dans ce département soumis en première ligne aux ravages de l'agrivoltaïsme ».