Nature scientific report par plusieurs chercheurs de l’Inrae, du Cirad et d’AgroParisTech.
Ce travail ne se limite pas une seule région du monde, ni à une seule pratique. L’étude analyse toutes les pratiques de l’ACS dans le monde et pas seulement l’ACS dans une seule région du globe ou seulement le non-travail du sol. Cela permet d’analyser l’effet des différentes pratiques de manière plus fine.
Le rôle essentiel de la couverture des sols
David Makowski, chercheur à l’Inrae et co-auteur de l’étude, indique qu’il existe un grand écart entre le non-travail du sol seul et l’agriculture de conservation des sols, qui combine à la fois le non-travail du sol, la couverture du sol et l’allongement des rotations.
Selon le chercheur, la couverture du sol joue un rôle important pour maintenir un bon niveau d’humidité dans les sols, particulièrement dans les zones soumises à de forts stress hydriques. Cet effet est visible dans différentes régions du monde, notamment en France.
L’étude révèle que l’agriculture de conservation des sols favorise généralement de meilleurs rendements quand elle est associée l’utilisation d’herbicides. Cette conclusion s’explique par le fait que le non-labour peut favoriser la présence d’adventices. Si elles ne sont pas éliminées à l’aide de produits phytosanitaires, ces adventices peuvent plomber les rendements des cultures.
Les différentes cultures réagissent différemment
Enfin, l’étude montre que l’ACS apporte des résultats différents en fonction de l’espèce implantée. Les rendements des cultures de printemps, comme le maïs, bénéficient de façon plus importante de l’effet positif de l’agriculture de conservation des sols. En effet, ces cultures sont plus confrontées au stress hydrique que les cultures d’hiver.

Une étude originale
La manière dont a été menée cette étude n’est pas conventionnelle. En effet, David Makowski explique que l’équipe de chercheurs ne s’est pas basée sur « sur un modèle théorique ».
« Nous avons consolidé toutes les données expérimentales que nous avons pu trouver sur le sujet », complète-t-il. Une démarche qui « permet de synthétiser les résultats sans faire d’hypothèse forte a priori », renchérit-il. Il souligne également que cette méthode est souvent conseillée pour les sujets controversés.
Par ailleurs, si les précédentes études portaient pour la plupart sur une région précise du monde, cette nouvelle étude couvre l’ensemble des territoires cultivés de notre planète et permet d’expliquer les résultats variables constatés jusqu’ici.