À l’occasion du Salon international de l’agriculture, le mouvement Pour une agriculture du vivant a organisé une journée agroécologie le vendredi 28 février 2020. Ce fut l’occasion de présenter aux participants les travaux de création de filière pour les produits issus de sols vivant. Le concept clé n’est ici pas l’agriculture de conservation mais l’agroécologie.

Une démarche sans label

À la différence d’autre mouvement lié au sol vivant, le mouvement PAdV ne souhaite pas créer de label. « Des labels, il y en a déjà trop », explique Anne Trombini, directrice de PAdV. Et d’ajouter que les labels créent des niches, mais ne sont pas assez universels. « Il faut valoriser l’approche systémique. » Le but est d’apporter la question des sols dans les autres labels. « Cela nous importe peu d’avoir notre tampon. Si c’est une autre démarche qui s’occupe des sols, c’est bon », explique Nina Bigaud, responsable de la filière PAdV.

 

Pour remédier à l’absence de label visible et communicable, l’association compte mettre en place un gros travail de sensibilisation des consommateurs à la problématique de l’agroécologie. Elle a construit un kit de communication pour permettre aux entreprises de valoriser leurs démarches. Par ailleurs, elle joue le rôle de facilitation de discussions entre les différents intermédiaires de la chaîne.

 

(De gauche à droite) Anne Trombini (directrice de Pour une agriculture du vivant), Anthony Thuaud (directeur général de Brioche Pasquier) et Nina Bigaud (responsable de la filière Pour une agriculture du vivant) lors de la journée agroécologie au Salon international de l’agriculture. © Pour une Agriculture du Vivant
(De gauche à droite) Anne Trombini (directrice de Pour une agriculture du vivant), Anthony Thuaud (directeur général de Brioche Pasquier) et Nina Bigaud (responsable de la filière Pour une agriculture du vivant) lors de la journée agroécologie au Salon international de l’agriculture. © Pour une Agriculture du Vivant

Accessible à tout l’aval de la filière

Le mouvement n’a pas opté pour un cahier des charges générateur de contraintes pour les agriculteurs. De façon analogue au label « Au cœur des sols » de l’Apad, il a choisi un référentiel ouvert qui laisse l’agriculteur libre de choisir ses leviers techniques. Le référentiel est basé entre autres sur l’intensité du travail du sol et sa couverture ainsi que le stockage du carbone.

 

À la différence des autres mouvements liée au sol vivant, PAdV investit le domaine de l’agronomie et l’aval de la filière. Le référentiel est accessible aux exploitations agricoles, mais aussi à tous les acteurs de la filière (coopératives, négoces de grains, entreprises de transformation et distributeurs). Les concepteurs du référentiel ont fixé à 40 % le seuil à partir duquel, l’entreprise peut se considérer comme agroécologique.

 

Pour l’instant, les industries agroalimentaires ne vendent pas encore leur produit plus cher. Cependant, dans certains cas, elles achètent déjà la matière première plus chère aux producteurs. C’est le cas de l’entreprise Brioche Pasquier, représenté par son directeur général Anthony Thuaud.