Benoît Bourgerie est installé sur 45 ha de SAU à La Ménitré, à l’est d’Angers (49). En production biologique, il cultive du blé, de l’orge, du colza, du tournesol, du chanvre semence et du soja. « J’ai introduit cette légumineuse dans ma rotation en 2016 pour la restitution d’azote, explique Benoît. Derrière je fais systématiquement un blé ». Cette année, l’agriculteur a semé 8 ha d’Aurelina ; la variété « fétiche » des producteurs angevins. Il a utilisé de la semence fermière. Sur les trois parcelles emblavées, deux avaient un précédent « chanvre » ; la troisième « qui s’est avérée la plus sale » a été implantée derrière un tournesol. Les semis ont été réalisés les 13 et 14 mai. Benoît a travaillé avec un semoir à maïs monograines réglé à 650 000 graines/ha. Avant de semer, il a inoculé les semences. « Je le fais le matin en mélangeant l’inoculum à la semence dans une bétonnière et je sème l’après-midi. Si on veut que l’inoculum reste efficace, il faut travailler au fur et à mesure des besoins ». Compte tenu des conditions sèches du mois de mai, Benoît a apporté 10-15 mm d’eau 24 heures après les semis ; « juste de quoi sécuriser la levée ». 

Un passage de herse à 50 cm

Au cours des quatre à six semaines qui ont suivi, pour gérer l’enherbement, il est passé dans les parcelles deux fois avec la herse étrille et autant avec la bineuse. Le dernier passage a été réalisé à la herse étrille très tardivement. « Le soja était à 50 cm mais l’a très bien supporté », indique Benoît. Concernant l’irrigation, l’agriculteur avait prévu trois tours. Les deux premiers ont été réalisés le 15 juillet et le 1er août pour un apport total de 80 mm. Le 3 ème n’a pas pu être fait ; l’irrigation ayant été interdite mi-août. L’effet sur le rendement a été net. A la récolte, réalisée les 10 et 11 septembre, Benoît a enregistré un rendement moyen de 18 q/ha. « Quand j’ai commencé à cultiver du soja, explique-t-il, je visais 30 q/ha. Je n’y suis jamais arrivé ! En moyenne, on est plutôt à 20 q avec un maximum en 2021, à 25 q ». Pour autant, la récolte 2022 est assortie d’une bonne nouvelle. « En Anjou, rappelle Florence Léon, conseillère « Agronomie » de la chambre d’agriculture, le soja produit est destiné à l’alimentation animale ». Benoît Bourgerie livre la moitié de sa récolte en direct à un éleveur du Maine et Loire ; l’autre au négoce Biograins (86), filiale de la Coopérative Agricole du Pays de Loire (CAPL). « Après la récolte, Biograins a relevé les prix annoncés. Je partais sur 700 € la tonne ; finalement, on sera à 850 €. Dans ce contexte, a fortiori avec de la semence fermière (1), la culture du soja bio en plus d'être intéressasnte sur le plan agronomique, le devient sur le plan économique ».

(1) Compter 300 €/ha pour de la semence certifiée AB