« Les agriculteurs vont-ils sauver la planète ? », tel est le titre de l’émission Pièces à conviction programmée le mercredi 25 mars 2020 à 21h05 sur France 3.
Dès le début de l’émission, le ton est lancé : « Et si les agriculteurs pouvaient sauver leur ferme tout en sauvant la planète. » Premier focus : l’agriculture de conservation des sols (ACS). Un parti pris inhabituel pour un média à destination du grand public. Sarah Singla, agricultrice et agronome spécialiste de l’ACS, y est même interviewée.
Dommage que @PacFTV n'a pas approfondi le sujet, @SarahSingla est pourtant la personne parfaite pour vulgariser le sujet, mais cela est trop technique pour le grand public et certainement pas assez vendeur pour l'émission... #PacFTV
— Clément Traineau (@TraineauClement) March 25, 2020
Plus tard, dans les Pyrénées-Atlantiques, la caméra se tourne vers le pâturage tournant dynamique.
#PacFTV Le pâturage tournant dynamique pour optimiser le pâturage est largement pratiqué en et sans l'élevage à la française, nous n'aurions plus nos beaux paysages bocagé. https://t.co/sCzSDXEE8g
— Clément Traineau (@TraineauClement) March 25, 2020
Encore une belle surprise : alors que l’élevage bovin est souvent décrié pour sa contribution au réchauffement climatique en raison de ses émissions de gaz à effet de serre, France 3 affirme que les vaches sont stockeuses nettes de carbone et explique pourquoi : les émissions de méthane des animaux sont, selon le média, deux fois plus faibles que le stockage du carbone dans les pâtures.
Des vaches au prés, un changement de pâture régulier, des haies, ... nous faisons ça depuis des générations sur le Ségala !
— Veau Aveyron Ségala (@VeauAS) March 26, 2020
Avec le #veau d'#Aveyron et du #Ségala, vous avez l'assurance de manger une viande qui ne pollue pas la planète. #pacFTV #Agroecologie #élevage @France3tv https://t.co/FVKAHTBd82
Banques et coopératives seraient opposées aux pratiques plus respectueuses
Les agriculteurs qui regardaient l’émission ont cependant noté quelques raccourcis trompeurs.
@France3tv@PacFTV
— Bruno (@BruCardot) March 25, 2020
Stop
Émission à charge !
Nous diminuons les #Pesticides tous les ans ! On parle en volume ou en molécules ? trop de #cuivre !
Pourquoi je dépenserai de la tune par plaisir !
@dguillaume26@ChLambert_FNSEA pic.twitter.com/S8LoxrfzCt
Par exemple quand la caméra se penche sur Pascal Brachet. Cet éleveur laitier dont la ferme est placée en redressement judiciaire a « plusieurs centaines de milliers d’euros de dettes ». Pour essayer de s’en sortir, il change ses pratiques et passe, selon les mots de France 2, à « l’agroécologie ». Sa coopérative ne veut plus le livrer.
Interrogé sur ce litige, Jean Marc Estay, responsable de la production animale à la coopérative explique : « Il n’y a aucun amalgame entre le choix qu’on a fait de ne pas le livrer et un choix de production. Le choix, il a été économique. »
Mais la journaliste semble mettre en doute ces propos. « L’évolution vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement serait-elle bloquée ? » se demande-t-elle ? « Je ne crois pas qu’il y ait un blocage », lui répond Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le reportage. À la sortie de la rencontre, la journaliste s’étonne que le ministre n’ait pas pointé du doigt les coopératives.
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