L’appétit des Français pour les œufs bio s’est confirmé en 2020. D’après le Comité national de la promotion de l’œuf, de janvier à juillet, les ventes en magasin ont progressé de 24 % par rapport à 2019. Cette tendance a été « encore plus stimulée pendant le confinement », analyse le Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf). Face à ces chiffres, certains opérateurs restent prudents et rappellent que, sur cette période, « des excédents d’œufs bio ont mené à des difficultés commerciales et des baisses de prix de vente, avec pour conséquence des déclassements, voire des reconversions d’élevages vers du “plein air” ».

« Projection périlleuse »

Depuis juin 2020, « le marché est beaucoup plus calme et semble avoir atteint une certaine maturité », observe le Synalaf. Sur le volet commercial, le syndicat redoute désormais un repli des ventes d’œufs bio au profit de segments « moins chers », tels que les œufs issus de poules élevées en cages aménagées, au sol, ou en label « plein air ». À l’échelle nationale, un ralentissement du développement de la production pourrait en découler. Sur le premier semestre 2020, les mises en place de pondeuses bio se sont stabilisées sur un an. Pour le Synalaf, « la conjoncture et les nombreuses incertitudes qui l’accompagnent rendent l’exercice de projection sur la production des mois à venir très périlleuse ».