Agriculteur à Mesnil-Saint-Nicaise dans la Somme, Marc Delefortrie désherbe depuis trois ans les ronds de chardons dans ses betteraves grâce à une cartographie réalisée par drone. « J’ai une grosse problématique en chardons depuis plusieurs années, car je sème une part importante de cultures de printemps et je réduis de plus en plus le travail du sol, explique l’exploitant. Dans les parcelles en non-labour, ces vivaces sont davantage présentes et j’ai beaucoup de mal à m’en débarrasser. »

La première année, en 2022, il a testé la prestation proposée par la chambre d’agriculture sur une seule parcelle de betteraves : sur 17 ha, seuls 2,4 ha ont été traités. En 2023, il passe à deux parcelles. Et cette année, il a sauté le pas et utilise le service sur la totalité de sa sole betteravière (47 ha). Il teste aussi cette pratique pour la première fois sur ses 46 ha de pommes de terre.

Avec la carte de désherbage, Marc ne traite que 24 % de cette parcelle de betterave (ronds de chardons en rouge). (©  Chambre d'agriculture de la Somme)

Confort de travail

Le drone, équipé d’un capteur à haute résolution, survole la parcelle à environ 30 mètres d’altitude, entre le stade 5 feuilles de la betterave et le recouvrement du rang. Il faut aussi que le chardon soit à 6 feuilles pour faciliter la détection. Après traitement des images par le prestataire Abelio, une carte précisant la répartition des adventices est générée. Le producteur n’a plus qu’à insérer la carte via une clé USB dans la console du pulvérisateur pour déclencher le désherbage uniquement au niveau des ronds identifiés.

L’automoteur de Marc Delefortrie, un John Deere 4150, permet une coupure buse par buse et lui offre la possibilité d’utiliser pleinement la carte de préconisation. « Je suis précis à 50 cm près », se félicite-t-il. L’agriculteur gagne aussi en confort de travail : il connaît exactement les surfaces à traiter, ce qui lui facilite la gestion du volume de bouillie nécessaire. Autre avantage : Marc Delefortrie ne désherbe plus en plein la culture, le retard de développement dû à la phytotoxicité de l’herbicide n’apparaît donc que sur les ronds traités.

Un planning est établi pour organiser les vols de drone. « Mais parfois cela ne colle pas toujours à la météo pour désherber ensuite », juge l’agriculteur.