« Je n’ai pas oublié 2018 », fait savoir Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA, en charge des dossiers du Fonds national de gestion des risques agricoles, le FNGRA, alors qu’une nouvelle période de sécheresse touche les éleveurs en 2019.

132 millions déjà versés

À la date du 15 août 2019, près de 132 millions d’euros ont été payés au titre de la sécheresse de 2018, pour 32 000 dossiers, explique-t-il à La France Agricole. Les soldes des indemnités doivent encore être versés dans quelques départements qui ont déposé leur demande de reconnaissance au titre des calamités agricoles tardivement. Au total environ 200 millions d’euros devraient être versés.

 

La sécheresse de 2018 a été particulière. La pousse au printemps a été presque normale, alors que les stocks ont été entamés en juillet pour affourrager les animaux au pré jusqu’à l’automne.

À l’heure actuelle, les critères d’indemnisation du FNGRA ne sont plus adaptés et ne prennent pas en compte la consommation des stocks pour affourrager au pré.

Un compromis trouvé

Pour pouvoir indemniser un maximum d’exploitations, les professionnels qui siègent au Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) et le ministère de l’Agriculture ont décidé de « limiter le nombre de zonages par département », mais en contrepartie il a fallu réduire les taux de pertes, nous confie Joël Limouzin.

 

« Nous avons expliqué cette décision sur le terrain. Il y a eu de fortes réactions. Il y avait parfois jusqu’à 10 points d’écart sur le taux de pertes, entre la proposition du ministère et les expertises de terrain. Et nous avons promis qu’on trouverait des solutions pour les exploitations exclues car non spécialisées. Mais rien n’a été mis en place », s’agace Joël Limouzin, bien décidé à obtenir une réponse du ministère de l’Agriculture.

 

Les départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et de la Loire sont particulièrement concernés. Leurs élevages, qui sont souvent multiproductions, se retrouvent exclus des indemnisations car ils n’atteignent pas les 13 % de pertes de produit brut.

 

Interrogé, lors de la foire de Chalons en Champagne dans la Marne, le 2 septembre, le ministère de l’Agriculture a promis une réponse dans les 48 heures.