Le prix du beurre européen a de nouveau bondi de 4 % depuis un mois, pour atteindre 6 120 $ la tonne à la dernière cotation. Pour autant, les fabrications européennes sont en baisse. Dans ses prévisions publiées au début du mois d’août, Bruxelles anticipait une diminution de 3 % de la production de beurre sur l’année 2017. Les premiers chiffres sont désormais tombés : les fabrications ont chuté de 5,7 % sur le premier semestre de 2017.
La poudre maigre, coproduit du beurre difficile à valoriser
Selon Benoît Rouyer, économiste au Cniel (1), « il est probable que la difficile valorisation de la poudre maigre ait été un frein aux fabrications de beurre sur les premiers mois de l’année 2017. Mais au regard du cours du beurre actuel, cette hypothèse ne semble plus valable. Car même avec un bas prix de la poudre maigre, la valorisation beurre-poudre est devenue favorable ».
Sur le premier semestre de 2017, la production de poudre de lait écrémé accuse un repli de 10,3 %, par rapport à 2016. Depuis un mois, les cours sont en retrait de 2,1 %, pour atteindre 1 760 $ la tonne, proche du prix d’intervention. « Si cette tendance baissière des cours se poursuit, on pourrait assister à une nouvelle intervention communautaire sur la poudre maigre, ce qui serait catastrophique, analyse Benoît Rouyer. Ce serait même un paradoxe dans le contexte d’une collecte laitière en baisse. »
Demande soutenue de fromages
Sur le premier semestre de 2017, les fabrications européennes de crème, de lait fermenté et de fromages ont augmenté respectivement de 2,9 %, 0,9 % et 1,1 %. Le prix du cheddar européen est resté stable depuis un mois, la dernière cotation s’élevant à 3 560 $ la tonne. « La demande tire beaucoup sur les fromages, notamment en Allemagne. Cette tendance peut également expliquer la baisse des fabrications de beurre », précise Benoît Rouyer.
(1) Centre national interprofessionnel de l’économie laitière.