Avec une moyenne de 330 €/1 000 litres depuis le début de l’année, le prix du lait affiche une certaine stabilité dans l’Union européenne (UE à 28). Le déclin de la collecte en Europe et en Nouvelle-Zélande, la forte demande mondiale de matières grasses et les exportations dynamiques soutiennent ce prix payé aux producteurs.
Dans ses prévisions publiées hier, la Commission prévoit une augmentation de la collecte de 0,7 % au second semestre 2017. L’Irlande, la Pologne, et le Royaume-Uni en seront les principaux acteurs. À l’inverse, le repli des livraisons devrait se poursuivre en France et en Allemagne, en raison d’un contexte climatique moins propice aux productions fourragères. Aux Pays-Bas, l’obligation de réduction du cheptel laitier liée aux émissions de phosphore devrait concourir à une baisse.
Un cheptel renouvelé
En 2016, les abattages de vaches laitières en Europe ont augmenté de 8 % par rapport à 2015. Pour autant, le cheptel n’a diminué que de 0,4 %. Le renouvellement a donc été très important, avec l’intégration de génisses plus productives. Les niveaux de production par vache devraient donc augmenter de 2 % d’ici à la fin de l’année 2017. Les régimes alimentaires plus économes devraient toutefois conduire à une diminution de 0,7 % du taux de matière grasse du lait.
Le dynamisme du marché des fromages conduit les transformateurs à accroître leurs fabrications, qui devraient augmenter de 2 % en 2017. L’utilisation de mozzarella pour la fabrication de pizzas, ainsi que celle du fromage dans les burgers et les sandwichs soutiennent la consommation communautaire et les opportunités à l’exportation.
Reprise des exportations de poudre maigre
Le beurre connaît également une très forte demande mondiale. Son usage industriel aux dépens des matières grasses végétales est en constante progression. Pour autant, les fabrications européennes devraient diminuer de 3 % en 2017 au profit des fromages. Ces derniers obtiennent une meilleure valorisation industrielle de leur coproduit, le lactosérum. La diminution du taux de matière grasse du lait collecté sera également un facteur limitant pour la fabrication du beurre.
Avec cet engouement croissant pour les matières grasses laitières, les fabrications de poudre maigre devraient diminuer de 10 % sur l’année 2017. Les exportations, favorisées par des prix bas, devraient augmenter de 24 %. La demande chinoise reste très soutenue, avec des importations en hausse de 43 % depuis janvier. Pour la Commission européenne, des opportunités pourraient donc se présenter pour apurer dans la durée les stocks pléthoriques de poudre maigre, qui continueront de peser sur le prix du lait dans les prochains mois.