Assiste-t-on à la renaissance du Cniel ? Peut-être pas encore. Mais la volonté d’apaisement est là. Après la crise, les tensions de ces dernières années et le report de son assemblée générale – qui devait initialement avoir lieu le 20 septembre dernier – l’interprofession devait impérativement renouer le dialogue entre ses différents collèges.

L’AG s’est finalement tenue le 26 octobre. Elle a désigné son président, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), ainsi que deux vice-présidents : Dominique Chargé, président de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières) et Olivier Picot, président de la Fnil (Fédération nationale des industries laitières).

« L’interprofession laitière doit défendre les valeurs de l’ensemble des acteurs de la filière laitière française, a déclaré Thierry Roquefeuil à l’issue de son élection. Celle d’une filière exemplaire, responsable et diverse, ancrée dans les territoires. Notre défi commun est de créer plus de valeurs à chaque maillon et donner des perspectives positives aux éleveurs et aux entreprises laitières. »

Plan d’action et CVO validés

De plus, elle a validé un accord sur les pistes d’actions des prochaines années, sésame indispensable à la reconduction de la contribution volontaire obligatoire (CVO) par les pouvoirs publics pour 2017-2019.

Les « cinq grands défis » auxquels la filière veut s’atteler sont :

1. Renforcer la performance économique de chaque maillon de la filière laitière, en s’appuyant sur son ancrage territorial

2. Fournir les éléments nécessaires à un dialogue constructif entre tous les acteurs de la filière

3. Faire la promotion du modèle français et de ses produits à l’international, en soutenant l’exportation

4. Participer à une meilleure connaissance des valeurs des produits laitiers et de leur diversité : qualités nutritionnelles, sanitaires, organoleptiques et culturelles…

5. Valoriser les nombreux atouts de la filière laitière française ainsi que les nombreuses démarches de progrès mises en place par l’interprofession et communiquer sur la légitimité de la filière comme acteur du développement durable.

Timide ouverture à la distribution

En parallèle, l’interprofession acte une ouverture, encore timide, à la distribution et à la société civile. Ces derniers ne font pas encore partie du Cniel, mais il est prévu d’institutionnaliser des temps d’échanges et de débats avec eux. Ainsi, « il est notamment créé un « comité du commerce et de la distribution », afin de renforcer le lien avec les acteurs de la mise sur le marché des produits pour être au plus près des clients et consommateurs et de leurs attentes », annonce le Cniel.

Président du groupe de travail « Lait et produits laitiers » du Copa-Cogeca

Le même jour, le Copa-Cogeca a annoncé que Thierry Roquefeuil était devenu le nouveau président du groupe de travail « Lait et produits laitiers » du Copa (organisations agricoles européennes) et de la Cogeca (coopératives agricoles de l’UE). Sitôt nommé, il a « lancé un débat sur la situation du marché du lait en Europe » lors d’une réunion à Bruxelles, selon un communiqué du syndicat européen.

Rappelant la difficile situation des éleveurs laitiers dans tous les pays d’Europe, il a demandé aux États membres « de veiller à ce que le paquet d’aide de 350 millions d’euros récemment adopté soit versé le plus rapidement possible aux agriculteurs ». Deux vice-présidents ont également été nommés : l’italien Tommaso Mario Abrate (ACI, Italie) et la polonaise Dorota Smigielska (FBZPR).

E.C.