Parole de ministre
Denormandie prêt à se battre pour les clauses miroirs
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Si les ambitions vertes de l’Europe conduisent à augmenter les importations et dégrader l’environnement des pays tiers, ce serait un « non-sens », a réagi le ministre Julien Denormandie, faisant suite au rapport de la Commission européenne sur les conséquences du pacte vert. Il est bien décidé à « se battre pour les clauses miroirs ».
Publiée durant l’été, l’étude de la Commission européenne, qui prédit une chute d’environ 10 % de la production européenne faisant suite aux objectifs du pacte vert et de la nouvelle Pac, continue de faire réagir. Si le Copa-Cogeca et la Coordination rurale ont fait part de leur colère, et la FNSEA de son indignation, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie en tire plusieurs mises en garde.
« J’espère que ça va réveiller un certain nombre de consciences au niveau européen », a-t-il confié à La France Agricole, le 2 septembre 2021, à l’occasion d’un déplacement à Chartres.
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(30/08/2021)
Des normes environnementales à exiger dans le commerce
Si les stratégies du pacte vert conduisent à augmenter les importations, et par là, augmenter les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des pays tiers ou la biodiversité dégradée, « c’est un non-sens ». La clé n’est pas de réduire les ambitions européennes, mais bien de se battre au niveau européen pour que « notre socle de normes environnementales dans la filière agricole devienne la norme dans le commerce », a insisté le ministre.
« Il faut arrêter que certains nous imposent leurs propres normes, là où c’est à l’Europe d’aller imposer ses normes, a poursuivi Julien Denormandie. C’est incompréhensible d’importer des produits qui ne sont pas autorisés à la production dans notre pays. C’est un non-sens absolu ! »
> Ecoutez Julien Denormandie : « Il s’agit ni plus ni moins de revenir sur cinquante ans de commerce international. »
Imposer les clauses miroirs
« Ma volonté politique est très claire. La présidence française de l’Union européenne doit nous permettre d’avancer fortement sur le sujet des clauses miroirs. On n’avance pas assez vite », a martelé le ministre. Un gros chantier, qui demande de « revenir sur 50 ans de commerce international », admet le ministre.
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Il s’est exprimé sur les réseaux sociaux le 1er septembre 2021 : « Cette étude doit interpeller les États, ce que je fais sans relâche. Pour accélérer les transitions, il faut protéger ceux qui la font : les mêmes normes aux produits importés. C’est ma priorité, que je porterai lors de la présidence de l’Union européenne. »