, présentées lors du congrès.

 

 

« C’est un projet qui a été bâti en quelques mois. Nous allons continuer à le travailler avec nos partenaires pour en faire une vraie plateforme pour les présidentielles, a précisé Henri-Pierre Bès, représentant du groupe monde rural et deuxième vice-président de la FNSEA.

« Vous avez tendance à dire que la campagne est aux agriculteurs »

Sur ce dernier point, le sociologue Jean Viard, convié par la FNSEA, a contre toute attente montré toutes ses réticences. « Vous, vous avez tendance à dire que la campagne est aux agriculteurs. C’est vrai, mais c’est plus vrai. Vous avez 440 000 fermes, au milieu de 16 millions de maisons avec jardins. Ces fermes sont essentielles mais elles ne sont que 440 000, et les autres usages sont aussi légitimes. »

 

« Ça veut dire qu’il faut apprendre à négocier entre tous ces usages, poursuit-il. Il n’y en pas un plus légitime que les autres. Je sais que c’est compliqué, parce que vous avez le sentiment d’être les plus légitimes, parce que vous dites que vous étiez là les premiers… Mais on a un immense débat en cours. Regardez ce qui se passe sur la chasse. À un moment donné, on n’a pas pensé à arbitrer entre tous ces usages. Est-il légitime de chasser tous les jours ? Il va falloir qu’on négocie ces usages. »

 

« La ville a une certaine idée de ce qui est sain, avec une certaine exigence écologique aussi, elle a une vraie demande, de plus en plus forte, ajoute Jean Viard. Ce sont aussi des gens, ces citadins, qui ont compris avant les autres la nécessité de modifier le rapport à la nature. Donc forcément il va y avoir une pression sur l’agriculture. »

« Les écologistes de terrain, c’est nous »

« Vos propos décapent un peu, lui a rétorqué Christiane Lambert. C’est bien de s’entendre dire certaines choses par quelqu’un comme vous. Mais les écologistes de terrain, c’est nous. Ceux qui ont les mains dans la terre, c’est nous. Les écologistes de salon sont toujours très durs à convaincre. On l’a vu à la récente université d’été préparant la primaire des Verts… »

« Mais nous ne nous laisserons pas prendre cette responsabilité du maintien d’une ruralité vivante, assure la présidente de la FNSEA. Il y a les sédentaires de la terre, ce sont les agriculteurs. Alors on ne dit pas qu’on était là avant, mais c’est quand même vrai. On occupe 56 % du territoire, 30 % en plus avec la forêt. Et franchement, on a beaucoup de choses à dire : c’est l’agriculture qui verdira l’économie, c’est l’agriculture qui détient le plus de solutions par rapport au réchauffement climatique. Et ça personne ne nous l’enlèvera. »

 

(1) Aux côtés de la FNSEA, les cosignataires du manifeste pour des ruralités vivantes : les chambres d’agriculture, la FNSafer, la FNFR (Familles rurales), la FNSA (Fédération nationale Accompagnement Stratégie), l’Unep (l’Union nationale des entreprises du paysage), l’Udes (Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire), la CNMCCA (Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles), la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), l’Adepale (Association des entreprises des produits alimentaires élaborés), Sol et Civilisation, la Confédération nationale des buralistes, l’ASLN (l’Alliance des sports et loisirs de nature), Fransylva (fédération des syndicats de forestiers privés), SIMV (Syndicat de l’industrie du médicament et des réactifs vétérinaires), Axema, UIPP (Union des industries de la protection des plantes), UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), la Fédération nationale des chasseurs et l’UNAPL (Union nationale des professions libérales), la FNAR (Fédération nationale des artisans et petites entreprises en milieu rural).