Alors que le Sénat s’apprête à valider la création d’un crédit d’impôt HVE de 76 millions d’euros, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2021, la Confédération paysanne dénonce avec Agir pour l’Environnement, France Nature Environnement et le syndicat Synabio, « l’illusion de transition agroécologique que constitue la certification HVE, haute valeur environnementale ».
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Contre un amendement gouvernemental
Ces organisations estiment que « cette certification, créée en 2008 lors du Grenelle de l’environnement et effective depuis 2011, avait, à l’origine, été conçue comme une marche vers l’agriculture biologique. Et non comme une certification des produits, [qui] est aujourd’hui détournée de cette intention initiale. »
L’article dont il est question, le 43 duodecies, a été « introduit par voie d’amendement à l’Assemblée nationale avec l’accord du gouvernement ». La Confédération paysanne a interpellé les parlementaires pour demander la suppression de cet article. Ce qu’a fait le sénateur écologiste du Morbihan, Joël Labbé, en déposant un amendement de suppression. Le débat sur cet article et ses amendements doit avoir lieu ce week-end en séance publique au Sénat.
Greenwashing et tromperie
« Mobiliser des moyens budgétaires conséquents, introduire la HVE comme critère d’attribution d’une partie des aides Pac du premier pilier… Trop d’indicateurs montrent que le gouvernement veut faire de la HVE l’outil majeur de la transition agricole, ce qu’il n’est absolument pas ! », dénonce Nicolas Girod, le porte-parole de la Confédération paysanne. « On peut être “HVE” et utiliser des pesticides, des OGM, ne rien changer à ses pratiques », ajoute Claire Garrot, éleveuse dans la Mayenne et membre de la commission Pac de la Confédération paysanne.
« Soit la HVE s’améliore, soit elle doit disparaître. Car oui, elle peut être un outil massif de greenwashing et de tromperie », juge de son côté Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement, organisation à l’origine de la HVE, « qui devait être un vecteur d’aide à la transition écologique pour les agriculteurs ».
« Aujourd’hui, deux options sont proposées aux agriculteurs pour être certifiés HVE 3 : l’option A (1) et l’option B (1), ajoute ce dernier. Concernant la première, nous appelons au sein de la commission nationale de certification environnementale à une forte amélioration du dispositif. L’option B doit être supprimée, compte tenu des incohérences en termes notamment de biodiversité, d’usage des pesticides, de pollution des sols, de bien-être animal… »
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