Dans un avis rendu public le 16 décembre 2021, l’Anses juge « hautement improbable » le lien entre les troubles observés sur deux troupeaux de bovins en Loire-Atlantique, et les éoliennes situées à proximité.

 

L’Anses a aussi investigué chez nos voisins européens, « y compris dans des pays ou l’éolien est plus développé ». Mais ni cette enquête, ni « l’analyse bibliographique » n’ont rapporté l’existence de problèmes de cette nature.

 

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La chronologie des troubles incompatible avec la construction

Dans les deux élevages de la Loire-Atlantique, pour les mammites, la diminution de la quantité et de la qualité du lait, les troubles de reproduction et la mortalité, le rapport conclut que « quel que soit l’agent physique considéré (ondes sonores audibles ou non, champs électromagnétiques, courants parasites…), la chronologie des troubles est incompatible avec les périodes de construction et de mise en service du parc éolien ».

 

Les experts ont aussi constaté un niveau d’exposition aux courants parasites inhabituels dans les bâtiments des deux élevages qu’ils estiment probablement dus à leurs installations électriques.

 

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Un protocole standardisé

Pour éviter qu’une situation similaire se renouvelle, l’Agence recommande « un protocole standardisé d’évaluation afin de traiter au plus tôt une situation semblable ». Les experts ont en effet constaté qu’en dix ans un grand nombre d’études avaient été menées sans « cohérence ».

 

Ce protocole « devra permettre de rechercher les causes des troubles de façon globale et sans a priori, en intégrant aussi bien les agents physiques que les aspects sanitaires et de conduite d’élevage, indique l’Anses. Il devra également veiller à assurer la traçabilité des difficultés rencontrées par les élevages. »

Des travaux de recherche préconisés

Pour les experts, le cas des deux exploitations de Nozay n’est pas généralisable. « Un travail de recherche et de surveillance serait à mener pour statuer sur l’impact potentiel des éoliennes sur la santé et le bien-être des animaux d’élevage. »

 

Les experts recommandent la réalisation d’une étude de « cas témoins » comparant des élevages situés à proximité ou non d’éoliennes ou d’études sur un même site, qui seraient réalisées avant et après l’installation d’éoliennes dans leur environnement.

 

Devant le peu d’études disponibles sur la sensibilité des animaux d’élevage aux agents physiques, les experts recommandent aussi des recherches sur ce sujet. Ils mettent en avant l’idée de la mise en place d’un système de déclaration centralisé des effets indésirables faisant suite à l’installation d’éoliennes, à l’image de ce qui existe pour déclarer les effets indésirables des médicaments vétérinaires.

(1) L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail.