Depuis l’installation en 2012 des huit éoliennes du parc des Quatre seigneurs (16 MW), deux élevages, situés sur des communes proches observent des bouleversements importants. Ils connaissent « simultanément des troubles caractérisés ». Chute importante de la production, dégradation de la qualité du lait, « taux de mortalité et comportements animaux déroutants » sont soulignés par le rapport du CGEDD et du CGAAER, publié le 9 février 2021.
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Les rapporteurs confirment la concomitance des troubles intervenus dans les élevages avec la construction du parc éolien. Ils soulignent « deux facteurs potentiels et principaux de perturbation qui pourraient expliquer la situation très particulière de ces deux exploitations ». À savoir, des phénomènes de courants électriques (courants vagabonds) et la situation hydrogéologique du sous-sol de ces exploitations.
Réunir toutes les parties prenantes
De nombreuses études ont déjà été réalisées alors que toutes les parties prenantes n’étaient pas associées. Ainsi, les rapporteurs estiment que « seule la réalisation d’un test d’arrêt total du parc dans son acception large permettrait de sortir de la situation actuelle en remettant l’ensemble des acteurs autour de la table. »
La mission imagine un protocole précis « sur trois semaines, dont dix jours d’arrêt total pour intégrer une période amont et aval de mesures témoins. »
Un plan de relocalisation des élevages
Néanmoins, sans attendre les résultats, les rapporteurs recommandent un plan d’accompagnement à la reconversion ou à la relocalisation des deux élevages, sous le pilotage de l’État et avec l’appui des organismes professionnels agricoles. Afin de prévenir les cas similaires, ils préconisent aussi :
- La création d’un observatoire national de veille des dégradations de santé animale et de bien-être animal en lien supposé avec l’implantation d’infrastructures électriques au sens large en milieu rural ;
- Un renforcement des compétences et du budget du Groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE) ;
- Un élargissement des capacités du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) pour faciliter le traitement des situations non résolues avec l’appui des grands opérateurs industriels.