« L’ANPP a décidé de prendre à bras-le-corps la question de la francisation », a expliqué Vincent Guérin, responsable des affaires économiques de l’association le 26 août 2021, à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne pommes et poires.

« Sortir l’arme lourde »

Ainsi, l’ANPP a entrepris une collaboration active avec la DGCCRF (1). Plusieurs dossiers sont en cours d’instruction. « L’ANPP a décidé de se porter partie civile dans tous les dossiers qui seront présentés au tribunal », a précisé Vincent Guérin.

De plus, l’association se tourne vers les analyses en laboratoire. « On cherche à sortir l’arme lourde, la preuve ultime », a déclaré Vincent Guérin. Un travail de recensement des caractéristiques physico-chimiques des pommes et poires françaises, liées aux terroirs, est en cours. Il sera à terme possible de déterminer la provenance des fruits avec certitude, par analyses isotopiques ou par résonance magnétique nucléaire. Cela facilitera, de fait, la détection des francisations en cas de suspicion.

150 000 euros ont été investis dans le projet sur trois ans, en partenariat avec un laboratoire d’Eurofins et les AOP Pêches Abricots et Tomates Concombres.

Défendre la production française

« Le baromètre de 2019 du CTIFL nous montre que le prix et l’origine sont les deux critères d’achat essentiels pour les consommateurs, justifie Vincent Guérin. Les vendeurs qui proposent des origines France à un prix attractif remportent évidemment le marché. » Défendre cette question revient, pour l’association, à défendre la valeur des vergers écoresponsables, et plus globalement les signes officiels de la qualité et de l’origine (Siqo) et la production française.

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Hélène Parisot

(1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes