« Notre demande est de prévoir la mise en place d’un service minimum, vital pour les industriels, sinon un arrêt de production pourrait créer des dommages considérables sur la filière qui se trouverait asphyxiée », affirme Thomas Gauthier, le directeur de l’Usipa, organe qui regroupe les quatre principaux industriels de l’amidon en France (Roquette, Tereos, Cargill et ADM-Chamtor).

La moitié de la matière première

Un peu plus de la moitié du blé et du maïs utilisée par l’industrie de l’amidon est transportée par voie ferroviaire en France, soit environ 3 millions de tonnes sur les quelque 6 millions de tonnes nécessaires par an. « La grève est extrêmement impactante », assure Thomas Gauthier, « d’autant que nous n’avons quasi aucun stock dans les usines, car nous sommes en logique de flux tendu ».

« Aujourd’hui, avec deux jours de grève par semaine, il y a plus de 60 % des trains qui n’arrivent pas à destination », explique-t-il. Pourquoi ? Parce que les jours non travaillés désorganisent toute la chaîne logistique et font tomber des réservations de « sillons » pour certaines entreprises, qui doivent ensuite attendre leur tour pour retrouver un « sillon ».

45 millions de surcoûts

La filière a chiffré à 45 millions d’euros le surcoût potentiel pour acheminer 3 millions de tonnes de céréales par route ou par navigation fluviale. « C’est la double peine, car nous devons en plus payer des pénalités aux sociétés de fret privées qui nous ont demandé contractuellement de nous engager à faire circuler des volumes donnés de matières premières », ajoute Thomas Gauthier.

AFP