« La récolte est prévue dans une fourchette entre 114 et 118 millions de tonnes (Mt), c’est du jamais vu pour la période post-soviétique », déclare Arkadi Zlotchevski, président de l’Union russe céréalière, lors d’une conférence de presse ce mardi 16 août 2016.

Le record historique enregistré par le pays remonte à 1978 à 127 Mt, avec des surfaces cultivées bien plus vastes qu’actuellement, observe le représentant agricole. Depuis la chute de l’URSS en 1991, le maximum était de 108 Mt, en 2008.

La moitié des surfaces récoltées

Au 15 août, après récolte de 21,9 millions d’hectares, soit 46 % des surfaces semées, les Russes estiment avoir engrangé 72,7 Mt de céréales, dont 51,1 Mt de blé. À la même date l’an dernier, 57 Mt étaient récoltées selon le ministère russe de l’Agriculture.

La récolte avait déjà été très abondante l’an dernier à 104,8 Mt, ce qui a permis à la Russie d’atteindre un record d’exportations à 33,9 Mt sur la campagne 2015-2016, et de dépasser les États-Unis comme premier fournisseur de blé de la planète avec 24,6 Mt.

Pour la campagne en cours, Arkadi Zlotchevski estime que les exportations russes pourraient encore augmenter et atteindre 38,5 Mt, toutes céréales comprises. « Un record [de production] est une bonne chose. Il faut s’en réjouir, mais il présente des risques significatifs. »

Des prix faibles sur le marché intérieur

Le représentant des céréaliers russes rappelle que ces derniers font déjà face à un très faible niveau des prix sur le marché intérieur, une tendance qui s’aggrave actuellement avec l’arrivée de cette nouvelle moisson abondante.

« Cette moisson fantastique n’apporte pas de bons revenus aux agriculteurs (...) et si la tendance se poursuit, nous arriverons sous le seuil de rentabilité, prévient-il. Cela peut provoquer des faillites massives d’exploitations », poursuit-il, s’inquiétant des fonds disponibles pour les semis d’automne.

Pour soutenir le monde agricole, le responsable céréalier appelle le gouvernement à abolir les barrières douanières mises en place début 2015. Leur objectif était alors d’éviter une envolée des prix sur le marché intérieur sous l’effet de l’effondrement du rouble.

AFP