Ambroisie, berce du Caucase, renouée du Japon, séneçon du cap… Plusieurs plantes invasives sont présentes dans les milieux agricoles. Pour lutter contre leur prolifération, une mission d’information a été conduite par l’Assemblée nationale. Les députés ont rendu leur rapport le 21 juillet 2021.

Leviers financiers

Ils ont émis une liste de 23 recommandations, parmi lesquelles :

  • Multiplier par dix les crédits dédiés à la connaissance et préservation de la biodiversité (sous-action 5 de l’action 7 du programme 113 « Paysages, eau et biodiversité »). Les rapporteurs « jugent nécessaire qu’un réel effort financier soit entrepris par l’État afin de se renforcer l’efficacité de la politique nationale de lutte contre les plantes invasives ».
  • Créer un fonds d’urgence pour intervenir rapidement contre les plantes invasives émergentes sur un territoire déterminé. Pour les rapporteurs, il « devrait être spécialement consacré à la lutte contre la présence d’une nouvelle espèce exotique envahissante, qu’elle soit interdite par la réglementation ou que son potentiel invasif ait été établi ».
  • Financer un programme de recherche-action Invabio 2. Un premier volet (2,7 millions d’euros) avait été mis en place entre 2000 et 2006, avec une orientation vers la connaissance des invasions. Les rapporteurs jugent « opportun d’inscrire le second sur le modèle “recherche-action” », pour partager et valider scientifiquement les expériences de gestion de ces plantes invasives.

Améliorer la sensibilisation auprès des agriculteurs

Les députés recommandent également de :

  • Encourager la diffusion des connaissances et des expériences de gestion. Cela pourrait passer par des guides de bonnes pratiques, et la poursuite des travaux de recensement menés par le centre de ressources espèces exotiques envahissantes. « L’absence d’informations validées scientifiquement sur les protocoles de gestion peut donner lieu à des opérations de lutte contre-productive (mauvais traitement des déchets entraînant un risque de dissémination des propagules) », soulignent les députés.
  • Dresser un état des lieux de la gestion des plantes invasives sur les terres en jachère, notamment agricoles. « Bien que le préfet puisse prévoir par arrêté l’obligation d’arrachage de ces plantes, une meilleure sensibilisation auprès des agriculteurs au type d’espèces qu’ils peuvent rencontrer est nécessaire », estiment-ils.

 

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