« C’est une tendance qui s’accélère depuis environ 6 mois et qui concerne des produits français comme le lait ou la viande, et des ingrédients d’importation, à l’image du cacao et du sucre », constate Julie Maisonhaute, la responsable du commerce équitable origine France du collectif Commerce Équitable France.

Or, sans labels reconnus, « les consommateurs ne disposent d’aucun repère pour savoir s’ils peuvent avoir confiance dans les autodéclarations des marques sur leur politique de prix juste et de contractualisation auprès de leurs fournisseurs ou encore sur les pratiques sociales ou environnementales », estime Commerce Équitable France, dans un communiqué du 12 décembre 2018. Le collectif appelle donc « les distributeurs à exiger de leurs fournisseurs des labels de commerce équitable et à avoir recours à ces mêmes labels pour leurs marques distributeurs ».

Cadre légal

Ces labels « déclinent la définition légale du commerce équitable en engagements précis (cahiers des charges transparents, en accès public sur leurs sites internet) et organisent des contrôles externes par des auditeurs indépendants ».

L’amendement au projet de loi portant sur l’agriculture et l’alimentation visant à faire reconnaître l’équivalence des termes « commerce équitable » et « équitable », à l’image de ce qui existe pour l’agriculture biologique, a finalement été censuré par le Conseil constitutionnel.

Six labels privés

Six labels privés de commerce équitable sont actuellement présents sur le marché français : Fairtrade Max Havelaar, WFTO, Producteurs Paysans, Fair for Life, Biopartenaire et Agri-Éthique France.

« C’est une difficulté liée à l’histoire du secteur, explique Julie Maisonhaute. Un label public unique serait peut-être plus percutant et fait l’objet d’un débat au sein de notre collectif. La reconnaissance publique des labels privés pourrait faire office d’outil intermédiaire. »

Valérie Scarlakens