À une semaine de la clôture des États-généraux de l’alimentation, les chambres d’agriculture se positionnent pour aiguiller la transition agricole souhaitée par le gouvernement.
« Les agriculteurs attendent d’une politique agricole l’accompagnement de la réussite de leur projet et non une incitation à adopter un modèle type supposé vertueux et fixé par les pouvoirs publics », assure Claude Cochonneau, président de l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agriculture), en préambule d’un livre blanc présenté à la presse le 13 décembre 2017. Dans ce document consacré à « la multiperformance des exploitations », l’APCA liste ses « pistes d’avenir pour le développement agricole et les politiques publiques ».
Aider la transition
Parmi ses recommandations, elle propose la création d’un fonds d’investissement de 500 M€ à destination des exploitations « engagées dans une démarche de transition dans les changements de pratiques et d’organisation », qui serait porté par les Régions.
Elle souhaite aussi la mise en place d’une aide sur le modèle des MAE, afin de couvrir la prise de risque lors de cette phase de transition. Ce pourrait être « sous forme d’une aide à l’hectare octroyée de 3 à 5 ans selon les projets », est-il indiqué.
Adapter l’accompagnement
Les chambres d’agriculture semblent par ailleurs prêtes à faire évoluer leur mission de conseil. Selon Claude Cochonneau, la réflexion autour des plans de filière, lancée par le gouvernement, « doit amener une transformation sur la façon dont on apporte le conseil aux agriculteurs ». L’objectif étant d’offrir un « accompagnement transversal » aux agriculteurs engagés dans plusieurs filières, au moyen d’outils « multiproductions ».
« Nous avons rencontré une bonne partie des interprofessions et nous avons prévu de nous revoir après la définition des plans pour identifier les points transversaux afin de bâtir un socle pour accompagner au mieux les agriculteurs, confie Claude Cochonneau. Il y a besoin d’adaptation, c’est ce que nous sommes en train de faire.. »
« Du bon sens »
Il s’agit aussi pour les chambres de se rendre incontournable. Elles proposent par exemple d’animer une nouvelle « cellule nationale de l’innovation » impliquant les instituts de recherche et l’Inra, qui permettrait de « mieux organiser le transfert d’innovation de la recherche fondamentale vers les exploitations ».
Venu assister à cette présentation, Olivier Allain, ancien président de chambre et coordinateur des États-généraux de l’alimentation, a reçu avec intérêt ses diverses recommandations, soulignant en aparté « une démarche de bon sens ». Il reste à savoir quel écho elle trouvera auprès du gouvernement.