Une conférence le jour de l’été augure-t-elle un avenir meilleur pour les ENR (énergies renouvelables) dans les exploitations agricoles ? Il faut croire que oui, à entendre la plupart des personnalités invitées à s’adresser en tribune à un large public ce jeudi 21 juin à l’APCA (assemblée permanente des chambres d’agriculture), à Paris. D’autant que le récent rapport de l’Ademe sur le sujet, dont nous avions fait écho au mois de février, encourage à penser que l’avenir des ENR est dans le pré.

50 000 exploitations dans les ENR

Aussi, les Chambres d’Agriculture font-elles preuve de bonne volonté. « 160 conseillers sont mobilisés sur tout le territoire, notamment pour accompagner l’émergence de projets, se félicite Claude Cochonneau, président de l’APCA. Plus de 1 400 agriculteurs ont été formés depuis 2010 sur les ENR ». Et au total l’étude commandée par l’Ademe relève que plus de 50 000 exploitations sont impliquées dans la production d’ENR, en majorité dans la filière biocarburants. 11 000 le sont sur le solaire photovoltaïque.

Après les groupes de travail

Le discours se veut donc rassembleur et optimiste. Pourtant, de nombreux freins existent. Les groupes de travail sur l’éolien, la méthanisation et le photovoltaïque ont vu le jour pour en lever un maximum et pour encourager le développement de ces ENR, tous secteurs. Mais ceux-là ne résoudront pas tout.

Des points noirs devraient subsister, comme le financement des projets, notamment par les banques, et l’acceptabilité sociale. Pour le premier, Pierre Lagravette a pu partager son expérience au travers du système coopératif des Fermes de Figeac : utiliser pour les projets éoliens la trésorerie dégagée par le solaire et partager le risque via la multiplication des prises de participations. Pour le second, Francis Claudepierre a partagé son expérience de méthaniseur : associer la population en amont et impulser des projets de territoire, en l’occurrence une école intercommunale chauffée avec la chaleur de son digesteur.

Vincent Gobert