Profitant de l’ouverture prochaine du Salon international de l’agriculture, l’Ademe publie la version finale d’une étude sur l’agriculture et les énergies renouvelables. Les principales leçons sont que l’agriculture produit aujourd’hui autant d’énergies renouvelables qu’elle consomme d’énergies conventionnelles. Les énergies renouvelables sont aussi une source importante de revenu pour les agriculteurs, note l’Ademe, pouvant dans certains cas générer jusqu’à 15 000 € annuels de revenus complémentaires. Un chiffre mis en perspective par l’Ademe avec le revenu agricole moyen en 2015, évalué à 25 400 € pour l’ensemble des filières. En 2015, la contribution du secteur agricole à la production d’ENR représente un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, soit l’équivalent de 2 % du chiffre d’affaires de l’agriculture française.

Les biocarburants, numéro 1

Ce chiffre d’affaires est essentiellement porté par les biocarburants, pour 1 milliard d’euros, suivi du photovoltaïque, pour 109 millions d’euros, de la méthanisation et de la biomasse chaleur, pour respectivement 88 et 85 millions d’euros et, dans une moindre mesure, 34 M€ pour la mise à disposition d’espace permettant l’installation d’éoliennes.

 

Le développement des ENR contribue à diversifier le revenu agricole, note l’Ademe, pour des montants pouvant aller de quelques milliers d’euros de réduction de la facture énergétique à plus de 15 000 € de revenus complémentaires annuels.

 

La production d’énergie verte reste assez concentrée puisque presque la moitié de celle-ci (45 %) vient des Régions Grand Est, Hauts-de-France et Centre-Val-de-Loire, des Régions largement engagées dans les biocarburants.

15 % des exploitations engagées

L’étude se base notamment sur des données relevées en 2015. « Le monde agricole a contribué à la production de 20 % des ENR nationales. Avec 4,5 millions de tonnes-équivalent pétrole (Mtep), les exploitations agricoles participent autant à la production d’ENR qu’elles consomment d’énergie non renouvelable ».

 

15 % des exploitations sont engagées dans au moins l’une des filières de production d’ENR, soit 50 000 exploitations. Selon l’Ademe et au regard des objectifs de la loi sur la transition énergétique et de la programmation pluriannuelle de l’énergie, ces chiffres doivent être multipliés par deux à l’horizon de 2030.

Chaleur, biocarburants, électricité et gaz

Si à l’horizon de 2030, éolien, photovoltaïque et méthanisation doivent représenter les grandes voies de progression, en 2015, la contribution du monde agricole prend plusieurs formes :

  • L’autoconsommation de chaleur et d’électricité pour réduire la facture énergétique de l’exploitation (géothermie, solaire thermique, photovoltaïque, méthanisation) ;
  • La production et la vente de biomasse pour la production d’énergies renouvelables (cultures pour les biocarburants et la méthanisation, bois pour la chaleur) ;
  • La vente d’électricité ou gaz directement sur les réseaux (photovoltaïque, méthanisation) ;
  • La mise à disposition de surfaces pour les installations de panneaux solaires ou d’éoliennes.

Les axes de travail de l’agriculture

Pour atteindre ses prévisions, l’Agence recommande d’améliorer les dispositifs de financement, de « faciliter les démarches administratives » et de « faire la promotion des modèles d’affaires adaptés au monde agricole ». Pour l’Ademe, les ENR « constituent une nouvelle filière en plein développement pour le monde agricole. Elles représentent une opportunité économique qu’il faut nécessairement organiser et accompagner. Compte tenu des perspectives, l’étude recommande le renforcement d’une animation locale axée sur la fourniture de conseils techniques, administratifs et financiers, ainsi que d’un accompagnement au montage de projets.