Faisant suite à la mobilisation du 27 novembre 2019, les syndicats majoritaires avaient obtenu un rendez-vous avec le chef du gouvernement. C’est donc à Matignon ce mardi 3 décembre que s’est tenue la rencontre, pendant près d’une heure et demie, à l’issue de laquelle la présidente de la FNSEA déclare « nous avons eu de l’écoute ».
1. Des sanctions pour rendre la loi EGAlim efficace
Un des principaux sujets dénoncés par les syndicats mercredi 27 novembre était le manque de revenu des agriculteurs, causé notamment par les distorsions de concurrence et le manque d’efficacité de la loi EGAlim (dite aussi EGA). À ce sujet, Édouard Philippe a réaffirmé la volonté que des sanctions soient appliquées aux acteurs qui ne « joueraient pas le jeu ». La fraude à l’étiquetage de l’origine des produits sera notamment surveillée.
2. Pas de signature du Mercosur
Sur les accords de libre-échange, le Premier ministre a répété que le Mercosur était définitivement enterré. « Ce gouvernement ne signera pas le Mercosur », a rapporté Samuel Vandaele, président de JA.
3. Sanctions contre les intrusions dans les exploitations
Après avoir salué le projet de convention porté par les syndicats et la gendarmerie pour renforcer la surveillance et la prévention des intrusions dans les exploitations agricoles, le chef du gouvernement a émis le souhait de durcir les sanctions pour délit d’entrave.
4. ZNT : faire prévaloir la science et présenter un calendrier
Chiffres en main, les syndicats ont illustré l’impact de la surtransposition des normes sur une exploitation agricole. À propos des ZNT, Édouard Philippe a affiché le même discours que son ministre de l’Agriculture, à savoir que la science devra prévaloir. Il devrait communiquer sur le sujet dans les prochains jours ainsi que présenter le calendrier travaillé avec les syndicats.
Négocier
Le rendez-vous a permis aux syndicats de s’exprimer sur d’autres sujets. Ainsi, Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, a pu s’entretenir avec le Premier Ministre concernant la menace du président Trump de surtaxer les vins français à l’importation. « L’agriculture ne peut pas être prise en otage », a déclaré le viticulteur, « il faut privilégier la voie de la négociation ». Les syndicats souhaitent que le gouvernent mette en place un dispositif de compensation pour les exploitations impactées, s’ouvre à de nouveaux marchés et s’implique dans la promotion des produits de la filière en cas de mise en application de ces menaces.
> Voir aussi : Sanctions américaines — Les produits laitiers et le vin français pourraient être taxés à 100 % (03/12/2019)
Les syndicats ont également fait part de leur soutien à la réforme des retraites en cours, qui « ne peut qu’apporter un mieux aux retraités agricoles », selon la présidente de la FNSEA.
JA et FNSEA se déclarent maintenant en attente de la prochaine échéance qui pourrait être le décret ZNT, prévu d’ici à quelques semaines.